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Vote de Jean-François Lamour à l'Assemblée nationale : entre conviction et obligation

Publié par Arnaud Clément sur 24 Octobre 2009, 23:00pm

Catégories : #Politique

   Vendredi, les députés ont décidé l'adoption par 44 voix contre 40, d'une taxe additionnelle de 10%, sur les bénéfices des banques pour l'année 2010. Cet amendement, cosigné par Gilles Carez, rapporteur général UMP de la Commission des Finances, a été défendu par le Président socialiste de la Commission des Finances, Didier Migaud.

   L'idée me semble intéressante et en sachant que cette taxe permettrait de rapporter entre un et deux milliards d'euros à l'Etat, dans le contexte actuel des déficits abyssaux que connaissent les finances de notre pays, ce serait toujours bon à prendre. Sauf que...

   Sauf que notre Ministre de l'Economie, Christine Lagarde y est totalement hostile, ne souhaitant pas "plomber le système bancaire français". Rien de moins. Alors, il faut bien trouver un coupable, responsable de ce vote qui va à l'encontre des principes dévéloppés par Madame Lagarde.

   Et c'est le député de Paris, l'ancien ministre Jean-François Lamour qui vient au secours du gouvernement, expliquant qu'il "avait appuyé sur le mauvais bouton". Et comme il détenait une procuration, s'il avait voté contre l'amendement, le résultat aurait été de 42 voix contre 42 et cette taxe n'aurait pas été adoptée. Il s'agirait donc d'une simple "erreur technique". Sauf que...

   Sauf que quelques minutes plus tôt, le même Jean-François Lamour s'était montré particulièrement favorable à l'instauration de cette taxe, rappelant que les banques "retournaient vers le profit" et "faisaisent des provisions pour payer des bonus à leurs traders". Alors simple erreur d'un député ou véritable couac entre la majorité parlementaire et le gouvernement ?

   Quoi qu'il en soit, encore une fois, il faudra que les députés revotent. Et cela dès lundi, afin que le vote s'inscrive bien dans la ligne gouvernementale. Un deuxième vote, encore une fois. Cela tend en effet à devenir une habitude où dès lors que la représentation nationale ne se prononce pas comme le souhaiterait le gouvernement, dans les jours, voire les heures qui suivent, un nouveau vote est organisé et ceux qui ont osé contrevenir à la doctrine officielle, doivent se désavouer et rentrer dans le rang. Lundi, ce ne sera pas, encore une fois, une belle image de la démocratie que nous renverra l'Assemblée nationale.

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