Hier soir, Ségolène Royal s'est exprimée. Et comme d'habitude, il était difficile que son intervention passe inaperçue. La candidate à la candidature socialiste pour l'élection présidentielle de l'an prochain souhaite rassembler. L'idée est plutôt intéressante. Sauf qu'elle entend rassembler "d'abord les socialistes, ensuite les écologistes, l'extrême-gauche, les centristes humanistes, mais aussi la droite gaulliste" !
Allant même jusqu'à citer le Général de Gaulle, Ségolène Royal a ajouté qu'aujourd'hui, "une certaine droite a perdu cette tradition gaulliste". Sur ce dernier point, on est obligé de donner raison à Ségolène Royal, tant le sarkozysme et ses idées n'ont rien à voir avec les valeurs gaullistes.
Mais, de la même manière, et Ségolène Royal ne s'y trompe pas, les candidats du second tour de l'élection présidentielle devront évidemment rassembler, au-delà même de leur camp. Et il est certain que dans le cas d'un duel candidat PS / candidat UMP, les "centristes humanistes", proches de François Bayrou, ainsi que la "droite gaulliste" de Nicolas Dupont-Aignan feront en grande partie la différence. Ce n'est donc pas forcément un hasard si certains commencent déjà à les courtiser. Mais c'est bien sur ces seuls constats que je peux donner raison à la Présidente de Poitou-Charentes.
Pour le reste, Ségolène Royal rêve. Elle rêve de remporter la primaire du Parti Socialiste. Pour moi, elle n'a aucune chance. Elle rêve ensuite de rassembler les socialistes : bon courage ! Car si un François Hollande ou une Martine Aubry sont capables de réunir les différentes chapelles socialistes en vue de la présidentielle, ce ne pourra pas être le cas d'une Ségolène Royal, compte-tenu de ce qui s'est passé lors de la dernière campagne présidentielle.
Enfin, Ségolène Royal rêve de regrouper derrière elle, toute la gauche, l'extrême-gauche, le centre et les gaullistes. Voilà qui, j'en suis persuadé, n'arrivera jamais. Si quelqu'un est capable d'effectuer un tel rassemblement au niveau national, je suis convaincu que ce ne peut être Ségolène Royal. La région Poitou-Charentes n'est pas la France !
Vu tout le bien que je pense de Ségolène Royal, il me serait évidemment impossible de me joindre à un tel attelage. Mais si Ségolène Royal rêve de son côté, pourquoi ne pas imaginer un instant que dans quelques mois, nous ayons face à face, au second tour de l'élection présidentielle, deux candidats : l'un issu des "centristes humanistes" et l'autre de "la droite gaulliste". Avec des propositions ambitieuses, une vision claire pour la France, dans un esprit de tolérance, voilà qui, j'en suis certain, redonnerait espoir à des millions de Français.
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