Les résultats du 1er tour de l'élection présidentielle ont montré l'inquiétude de nos concitoyens face à l'avenir de la France. Les deux principaux candidats ont réunis à peine plus de la moitié des suffrages, les extrêmes près d'un tiers des voix et presque un suffrage exprimé sur cinq s'est porté sur la candidate du Front National. C'était prévisible, mais comme souvent, les ténors médiatiques parisiens de la pensée unique ont préféré faire les étonnés. Cela prouve à quel point, ces personnes qui pensent tout savoir, et tout comprendre, sont déconnectées de la réalité vécue par nos concitoyens.
Face à cette peur de l'avenir, plutôt que d'essayer de comprendre ce vote, d'expliquer voire de rassurer les Français, à quoi nombre de militants du PS ou de l'UMP occupent-ils leurs journées ? A s'insulter, à invectiver les membres de l'autre bord, à traîner dans la boue les soutiens de l'autre candidat. Belle manière de répondre à ce sentiment d'appréhension des Français de ce que sera demain.
Ces dernières heures, deux personnages ont, à mon avis, montré un visage particulièrement détestable. Le premier est un soutien du candidat Nicolas Sarkozy, le député des Alpes-Maritimes, Lionnel Luca. Lors d'un meeting, ce parlementaire de la Droite populaire a attaqué la compagne du candidat socialiste François Hollande, la journaliste Valérie Trierweiler : "Hollande qui a retrouvé une femme, Valérie Rottweiler. Et c'est pas sympa pour le chien ça !" Quelques heures plus tard, ce parlementaire trouve toujours ses propos "très amusants" : "Et c'est vrai que le chien rottweiler, il demande rien à personne, alors qu'elle...".
Sans évoquer les autres soutiens de François Hollande égratignés par Lionnel Luca, ce dernier explique aujourd'hui pour se défendre, face au tollé provoqué par ces propos, qu'un célèbre humoriste peut "écorcher le nom" sans que celui-ci soit blâmé. Monsieur Luca oublie juste qu'un humoriste qui agit avec talent est alors dans son rôle, alors que lui-même est un député de la République et que cette fonction devrait lui inspirer quelques retenues. Mais c'est semble-t-il un peu trop demander à cet habitué des déclarations polémiques.
Le second personnage à nous avoir montré un visage scandaleux de la politique ces dernières heures, est un élu de Strasbourg, soutien du candidat François Hollande, Paul Meyer. Hier, sur Twitter, ce Conseiller Municipal socialiste de la préfecture du Bas-Rhin, s'est demandé : "Combien de Anders Breivik dans les voitures, les bus, les cars, les trains qui arrivent aux meetings de Sarkozy ?" Cet élu a beau jeu de s'excuser et de retirer aujourd'hui ses propos, il n'en reste pas moins que cela ne le dérangeait pas hier de comparer les militants ou sympathisants de Nicolas Sarkozy, à un tueur responsable de la mort de 77 innocents en Norvège.
Tout cela est honteux et ne donne envie de voter ni pour l'un, ni pour l'autre. J'espère que dans les jours à venir, c'est à une campagne plus apaisée qu'assisteront les Français qui ne méritent pas un spectacle politique (si spectacle il doit y avoir) d'une telle médiocrité. Plus de 45% des électeurs au 1er tour n'ont voté ni pour François Hollande, ni pour Nicolas Sarkozy. Et ce sont ces citoyens, dont je fais d'ailleurs partie qui feront la différence le 6 mai prochain. Plutôt que de s'insulter entre eux, que ces deux finalistes et leurs soutiens s'intéressent un peu plus aux Français et à leurs inquiétudes.
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