Il y a 70 ans, les troupes soviétiques libéraient le camp de concentration et d'extermination d'Auschwitz-Birkenau. Un lieu où plusieurs centaines de milliers d'êtres humains sont morts, essentiellement des Juifs.
Enseignant l'Histoire et notamment cette période aux élèves de 3ème et de 1ère, j'essaye toujours de mettre en avant des témoignages. Celui d'André Rogerie, résistant déporté à Auschwitz à partir d'avril 1944 est particulièrement saisissant. Voici un extrait de son témoignage, "Vivre, c'est vaincre" :
"Dans le camp E de Birkenau vivaient des familles tziganes. Les hommes, les femmes et les enfants n'avaient pas été séparés et ils ne travaillaient pas à l'extérieur. La vie n'était pas agréable, ils n'avaient pas une nourriture très abondante, mais ils survivaient sans connaître le travail forcé et les coups. Dans la nuit du 31 juillet au 1er août 1944, des camions vinrent les chercher. De nombreux SS en armes rassemblèrent tout le monde. Depuis le temps que les Tziganes voyaient les exterminations journalières des Juifs qui arrivaient sur la rampe, ils eurent vite fait de comprendre que leur tour était arrivé. C'est alors qu'il y eut des scènes déchirantes : les enfants pleuraient, les femmes avaient des crises de nerfs, les SS vociféraient comme ils savaient le faire en frappant avec leurs matraques, les chiens hurlaient : ce fut une nuit infernale. Au petit matin, le camp était vide et les Tziganes avaient tous été exterminés. Ils étaient dans l'ensemble de nationalité allemande. [...] Aux yeux des nazis, ils avaient commis le crime impardonnable d'être tziganes."
N'oublions jamais.
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