Alors qu'en France, le chômage repart à la hausse ou que le délicat problème des retraites est actuellement sous les feux de l'actualité, certains en Europe n'ont aucun souci à se faire. Comme je le dénonçais ici, il y a déjà un an et demi, les anciens commissaires européens, après avoir quittés la Commission de Bruxelles, continuent de toucher des indemnités de l'Union Européenne.
D'après Michaël Mann, le porte-parole de la Commission, "le système a été mis en place pour faciliter le retour des commissaires sur le marché du travail et maintenir leur indépendance. L'indemnité peut-être versée pendant trois ans, même si un ancien commissaire trouve un autre job. Mais, dans ce cas, le cumul des deux revenus ne peut pas excéder le montant de l'ancien salaire. L'indemnité est plafonnée." Chacun peut comprendre d'ailleurs qu'après un Contrat à Durée Déterminé au sein de la Commission Européenne, il puisse être très compliqué de retrouver un emploi...
Aujourd'hui, il semble que ce soit 17 anciens responsables qui profitent de cette juteuse disposition, puisque chacun touche au moins 96000 euros par an, bien qu'il puisse avoir depuis longtemps un autre emploi.
Ainsi, certains anciens commissaires de Bruxelles, se sont tournés vers le secteur privé, évoluant dans de grandes sociétés ou siégeant au sein de conseils d'administration. Par exemple, l'ancien commissaire à la concurrence, l'irlandais Charlie McCreevy continue de toucher une indemnité d'environ 11000 euros par mois, alors qu'il perçoit un salaire comme membre du conseil de surveillance de la compagnie aérienne Ryanair, estimé à près de 50000 euros par an.
De la même manière, parmi les bénéficiaires de ce généreux système, on trouve Dalia Grybauskaité, ancienne commissaire européenne à la programmation financière et au budget et actuelle... Présidente de Lituanie ; l'italien Franco Frattini ou le Chypriote Marcos Kyprianou, deux ministres des Affaires étrangères en Italie et à Chypre ; le belge Louis Michel ou la polonaise Danuta Hubner, actuellement députés européens ou encore le français Jacques Barrot, ancien commissaire européen et qui siège depuis cette année au sein du Conseil Constitutionnel et touche donc plus de 12000 euros par mois ce qui, cumulé à son indemnité européenne destinée à "faciliter [son] retour sur le marché du travail", ne lui fait qu'un salaire de plus de 20000 euros mensuels ! Une misère...
Ces dispositions sont véritablement indécentes. Et plus encore aujoud'hui, quand de nombreux Français (et Européens) souffrent des conséquences de la crise économique, des délocalisations, et donc du chômage. Qui aura enfin, le courage de mettre un terme à ces excès que plus aucun européen ne peut tolérer ?
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