Dans trois jours s'ouvrira la Vème édition de l'Envolée des Livres de Châteauroux. A cette occasion, La Nouvelle République, partenaire de ce rendez-vous littéraire castelroussin, publie dans son édition de ce jour, un supplément de quatre pages.
Sous le titre "L'Envolée des Livres fend l'air du temps", Sébastien Acker signe l'article suivant :
"Feu le Salon d'automne du Livre de la Ville de Châteauroux s'était offert un nouvel envol au printemps 2010. Il a définitivement abandonné ses feuilles mortes et revient en même temps que les bourgeons.
Bien accompagné du Salon du Livre Jeunesse de la Fédération des Oeuvres Laïques (FOL) et du Salon du Livre ancien (et de la micro-édition), le rendez-vous a repris le chemin de l'église des Cordeliers. Le transfert de Belle-Isle au centre-ville avait été un coup de maître, l'an passé. Après l'écrin, le contenu : en 2011, les organisateurs ont assorti l'événement d'un thème. En toute pour les voyages dans le temps.
C'est comme le saut en parachute. Ce n'est pas forcément le second, le plus facile. Voici, pour deux jours, samedi et dimanche, la seconde Envolée des Livres et autant dire que le Salon du Livre de Châteauroux (Vème édition) qui s'était offert un bain de jouvence l'an passé avec son double transfert - vers le centre-ville et vers le printemps - est attendu au tournant.
Il y a ceux qui préfèrent jouer le sacré bon mot en priant que l'année de la confirmation se passe sous les meilleurs auspices dans le magnifique écrin franciscain des Cordeliers. Il y a surtout des éditeurs qui, en renouvelant leur confiance aux organisateurs castelroussins, sont curieux de savoir si Châteauroux sera à la hauteur des espoirs fondés l'an passé dans ce rendez-vous du livre en Berry. Il y a enfin, sans doute, un peu d'attente d'un public, agréablement surpris l'année dernière par la tournure intelligente d'un Salon fédérateur : le Salon d'automne généraliste a rejoint au printemps le rendez-vous du livre jeunesse et le Salon du Livre ancien avec sa micro-édition. C'est justement cette complémentarité qui avait séduit.
Certes, la redoutable concurrence de l'indéboulonnable voisin Salon de Limoges, le même week-end, fait forcément de l'ombre au casting. Mais à la forme nouvelle adoptée l'an passé par l'événement littéraire de l'Indre, les organisateurs ont ajouté du contenu. Ils espèrent que cela contribuera à mieux identifier leur événement.
Le fait d'apposer un thème sur la manifestation est un premier pas. Cette exploration dans le temps oblige à porter un regard plus profond sur le Salon.
Le comité d'organisation ne déroge pas pour autant à sa ligne. "Du généraliste au régionalisme, des enfants aux adultes, le but est qu'une famille entière y trouve son compte", résume Anthony Felder, l'Elu municipal castelroussin qui préside à l'organisation. "Dans cette période pas toute rose, c'est une invitation au rêve", ajoute l'Adjoint, Arnaud Clément.
"Ils viennent dans le Berry prendre l'air du romantisme"
Si le pôle BD manquera, hélàs, aux visiteurs, le principe d'un "off" reste acquis avec le spectacle d'Isabelle Alonso et la soirée polar de samedi.
Le choix de Jean Rouaud comme Président de cette édition, pour succéder à l'académicien Frédéric Vitoux, offre une autre belle caution sur le contenu. Son propos sur la littérature, en ouverture, entretien animé par Aïda Valceanu (nouvelle consultante sur l'organisation du Salon), illustre cette volonté d'offrir de la densité à tout cela.
La patte du musicologue bien connu des aficionados du Musée Bertrand, Jean-Yves Patte, va dans ce sens. Le spécialiste de l'époque romantique va investir l'ancien réfectoire du Couvent des Cordeliers en hissant un décor qui surplombera une rencontre d'Un état romantique, samedi. Après l'année Chopin et en pleine année Liszt, l'intermède sera ponctué d'impromptus interprétés par des musiciens qui partagent leur vie entre la France et le Japon, dont le pianiste de stature internationale, Seiji Kageyama. "Ils offrent ce concert à la Ville en échange de cette visite dans le Berry qui leur permet de prendre l'air du romantisme, l'air de Châteauroux et de Nohant", confie Jean-Yves Patte. "A part Paris, Châteauroux et Nohant sont en effet les seules places où il y a eu une telle émulation romantique. Et une telle liberté : on était loin des salons parisiens !"
En fendant l'air du temps, l'Envolée des Livres devra veiller à conserver sa nouvelle jeunesse. C'est sans doute là son pari le plus osé : au second saut en parachute, il lui faudra ajouter le fait d'exceller dans l'art du grand écart."
Commenter cet article