A la question posée sur RTL, lundi, au Chef de l'Etat, pour savoir si le traité européen de stabilité serait ratifié en France, par référendum, Nicolas Sarkozy a répondu "Non". Sur une question touchant directement à la souveraineté de la France, le Président de la République estime que les Français peuvent donc être totalement ignorés. Belle vision de la démocratie.
Comme le signalait un journaliste de cette radio, "il y a des référendums pour certains sujets et pas pour d'autres". En effet, le Président-candidat déclarait récemment, qu'il fallait "redonner la parole au peuple français par le référendum [...] parce-qu'il ne faut pas avoir peur de la parole du peuple." Cette phrase ne date pas de plusieurs années, elle a juste une dizaine de jours. Alors, Monsieur le Président, expliquez-vous : sur ce sujet majeur qui, comme en 2005, passionnerait les Français, pourquoi auriez-vous "peur de la parole du peuple" ? En à peine dix jours, le candidat Nicolas Sarkozy n'hésite pas à se renier. A l'inverse de 2007, il n'a même pas attendu d'être élu !
Et rappelez-vous, en 2008, lors de la ratification du Traité de Lisbonne par le Parlement, le nouveau Président de la République expliquait que les parlementaires bénéficiaient de la légitimité conférée par le suffrage universel quelques mois plus tôt, pour revenir sur la parole du peuple, pourtant clairement exprimée, le 29 mai 2005. Aujourd'hui, quelle est la légitimité de ces mêmes députés, à quelques semaines des élections législatives ? Ni eux, ni le Chef de l'Etat n'ont reçu un mandat du peuple pour en urgence, transférer des pouvoirs budgétaires à l'Union Européenne, en ratifiant ce texte scandaleux !
Une nouvelle fois nos dirigeants de la majorité UMP, avec la complicité de l'opposition socialiste, construisent leur Europe dans le dos des peuples, contre la volonté souveraine des citoyens français. Euro cher qui pénalise nos exportations, augmentations des prix depuis l'arrivée de la monnaie unique, approbation de transferts de souveraineté sans l'accord des citoyens... tout est fait pour que les peuples détestent la belle idée européenne. Qu'ils continuent tant qu'ils le peuvent encore, mais tout cela finira très mal.
"On ne fera pas l'Europe si on ne la fait pas avec les peuples et en les y associant."
Charles de Gaulle - Juillet 1952
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