Le Chef de l'Etat tunisien, Zine El-Abidine Ben Ali est ce soir en fuite, après avoir pendant 23 ans dirigé son pays d'une main de fer. Ce "grand démocrate" (élu à cinq reprises avec des scores allant de 89,62% à 99,91% des suffrages !) a donc de fait, décidé de mettre fin à son mandat de Président de la République tunisienne qui devait être, théoriquement, le dernier. Cette décision est le résultat de la volonté du peuple qui s'est courageusement exprimé dans la rue ces derniers jours : ce sont bien les Tunisiens qui chassent ce soir Ben Ali.
Voilà une bonne nouvelle pour la Tunisie et le peuple tunisien qui aspire notamment à plus de liberté et à une véritable démocratie. Voilà une bonne nouvelle pour les Droits de l'Homme qui seront peut-être désormais respectés en Tunisie. Et voilà une bonne nouvelle pour la France, qui pourra alors faire vivre une relation diplomatique, politique et économique sage avec la Tunisie.
A cet égard, je regrette l'attitude silencieuse du gouvernement français, face aux épreuves subies par le peuple tunisien ces dernières heures. Je vous conseille d'ailleurs la lecture de cet article (Ils pouvaient normalement compter sur la France...), qui reflète malheureusement bien l'écart entre les discours et les actes du Président français et de son gouvernement.
Mardi dernier, devant la représentation nationale, en proposant de partager avec Ben Ali "nos techniques de maintien de l'ordre", la Ministre des Affaires Etrangères, Michèle Alliot-Marie a montré un bien triste visage de notre politique extérieure. Et pour une personne qui se veut l'héritière de l'Homme qui a proclamé un jour de juillet 1967 "Vive le Québec libre !", quelle déception !
Commenter cet article