Après une véritable non-campagne, durant laquelle l'usage de procédés très discutables a été préféré au débat de fond, il est bien difficile de savoir quelles idées sont défendues par les différents candidats en lice pour ces élections régionales. Des accusations portées contre une tête de liste socialiste dans le Val-d'Oise par des élus de l'Union pour un Mouvement Populaire aux accusations du socialiste Vincent Peillon contre un ministre du gouvernement et un ancien ministre de Jacques Chirac, en passant par les déclarations toujours aussi honteuses d'un président de région dénommé Georges Frêche ou par l'attitude détestable d'une secrétaire d'Etat, rien n'aura été épargné aux citoyens français durant ces tristes dernières semaines.
Et même si la région Centre aura finalement été relativement à l'écart de cette triste campagne, seul le long passé au sein de l'extrême-droite de la tête de liste de l'UMP Hervé Novelli ayant été évoqué, on pourrait presque croire qu'il n'était de l'intérêt ni du PS, ni de l'UMP de mener une campagne de fond. Peut-être était-il plus intéressant pour l'UMP d'essayer de ne pas trop évoquer la politique nationale et pour le PS, de tenter de cacher un bilan désastreux dans les régions qu'il contrôle.
"Désastreux" est en effet le mot approprié pour évoquer la politique régionale menée ces six dernières années. Comme je le signalais ici, dès 2007 : "L'importance des hausses d'impôts : La taxe sur la carte grise a augmenté de 48% en région Centre depuis 2004 ! Celle sur le foncier bâti a subi une augmentation de 16% depuis 2004. Même augmentation de 16% de la taxe sur le foncier non-bâti toujours depuis 2004. Enfin, la taxe professionnelle a augmenté de 24% sur la même période. [...] Ces hausses d'impôts n'ont pas servi à réduire la dette, qui est passée de 103,15 euros par habitant en 2003 à 157,75 euros par habitant en 2007, soit une augmentation de 53% ! Ces hausses d'impôts n'ont pas non plus été utiles aux investissements de la Région : de 87,96 euros par habitant en 2003, le montant des investissements est passé à 35,96 euros par habitant en 2007, soit une baisse de 60% ! [...] Alors où est passé cet argent ? Tout simplement dans les dépenses de fonctionnement de la Région qui ont explosé : de 135,64 euros par habitant en 2003, elles sont passées à 212,16 euros par habitant en 2007, soit une augmentation de 56% ! Il fallait bien entre autre, financer les dépenses de personnel, puisque les effectifs de la région Centre ont augmenté de 45% en deux ans, passant de 443 personnes en 2004 à 645 en 2006."
Pour compléter ce rapport qui date de trois ans maintenant, et dans lequel on constate qu'on est loin de l'engagement de François Bonneau du 26 février 2004, quand il évoquait "la stabilité fiscale", on peut par exemple ajouter que les frais de communication ont augmenté de 87% entre 2004 et 2009 ou que les effectifs ont atteint 770 personnes en 2009, soit une hausse de 74% en seulement cinq ans ! Sans parler des promesses non-tenues, notamment en faveur des lycéens ou des étudiants de la région.
Dès-lors, avec un tel bilan, comment songer à voter pour une liste PS qui, en plus dans l'Indre s'est constituée dans la douleur, puisque au mépris de toute démocratie interne, un candidat du sud du département, conseiller régional sortant a tout simplement été éjecté pour laisser la place à un parachuté parisien parrainé par Michel Sapin. L'ambiance ne peut donc qu'être lourde au sein de la fédération socialiste du département. Et les négociations entre les deux tours d'une gauche divisée, avec les candidats du Front de Gauche et ceux d'Europe-Ecologie promettent d'être difficiles, surtout si ces derniers font un bon résultat au premier tour.
L'UMP quant à elle, a fait le choix de présenter 19 membres du gouvernement en France. Ainsi, malgré les efforts des candidats de ce parti pour évoquer les problèmes régionaux, c'est la politique gouvernementale qui reste au coeur des échanges et des préoccupations, occultant ainsi le triste bilan des présidents socialistes sortants.
Dans le Centre, la droite sarkozyste a placé un secrétaire d'Etat comme tête de liste dans le Centre : Hervé Novelli. La campagne du candidat Hervé Novelli n'a pas été particulièrement enthousiasmante. Et même si Hervé Novelli est, il me semble, le seul à avoir expliqué dans sa profession de foi la nécéssité d'obtenir dans notre région (Orléans, Bourges, Châteauroux notamment) une ligne TGV, ce qui doit constituer une priorité pour l'avenir de notre territoire ; et même si sur la liste UMP du département de l'Indre, j'ai de l'estime pour tous les candidats dont je connais la plupart, et même de l'amitié pour certains, il me sera difficile de voter en faveur d'un homme qui, sans même revenir sur un long passé que je réprouve et qui ne saurait être considéré comme une simple erreur de jeunesse, est le représentant d'une politique menée au niveau national, voulue par le Chef de l'Etat, que je n'approuve pas.
De plus, le rassemblement gaulliste et républicain, Debout La République a fait le choix de ne pas donner de consigne de vote pour ces élections, dans les régions où il n'est pas présent. Par conséquent, il est fort probable, comme vraissemblablement des milliers, voire des millions de Français, que je vote blanc dimanche prochain. Ma décision n'est, ce soir, pas encore définitivement prise et ce sera donc dans le secret de l'isoloir que je ferai un choix pour l'avenir de ma région. Mais vraiment, quel triste choix !
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