Le Premier Ministre Jean-Marc Ayrault a annoncé aujourd'hui une augmentation de la TVA à compter du 1er janvier 2014 : les taux actuels (19,6%, 7% et 5,5%) seront remplacés par de nouveaux : 20%, 10% et 5%, ce qui devrait rapporter à l'Etat environ 7 milliards d'euros.
Ce qui m'interpelle dans cette évolution, ce n'est pas l'augmentation elle-même, ni les motivations qui conduisent le gouvernement à décider de cette hausse. Non, ce qui me fait réagir, c'est bien la véritable trahison des engagements effectués devant les Français, des promesses et des déclarations délivrées par le candidat François Hollande et par ses soutiens durant la campagne de l'élection présidentielle et durant celle des législatives et cela, moins de six mois après les scrutins.
Souvenez-vous de quelques messages prononcés avant, mais aussi après la période électorale : "L'augmentation de la TVA, je la considère inopportune, injuste, infondée et improvisée." François Hollande, actuel Président de la République - Brest, le 31 janvier 2012.
"Une augmentation de la TVA dans la période actuelle, je ne trouve pas très courageux de faire en sorte que l'ensemble des Français et tout particulièrement les plus modestes, les classes moyennes, c'est à dire ceux et celles qui consomment beaucoup, voient diminuer leur pouvoir d'achat [...] On tape sur les plus faibles en l'occurrence" et François Hollande "a eu le courage de dire précisément quelles seraient les augmentations d'impôts et dans ces augmentations d'impots, il n'y a pas la TVA, donc il n'y aura pas la TVA." Michel Sapin, actuel Ministre du Travail, de l'Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social - RTL, le 29 janvier 2012.
"Il faut éviter une vision de cauchemar, celle de Nicolas Sarkozy, réélu pour cinq ans, qui aurait alors les mains totalement libres pour pousuivre les reculs sociaux, augmenter la TVA, un impôt injuste [...]." André Laignel, Maire d'Issoudun et actuel Président du Comité des Finances locales - Issoudun, le 1er mai 2012.
"L'option TVA est totalement écartée ; en l'état il n'y a pas de projet de l'augmenter d'ici la fin du quinquennat, les choses sont claires." Alain Vidalies, Ministre délégué aux Relations avec le Parlement - LCI, le 19 septembre 2012.
Sans oublier la réponse assez exceptionnelle du Premier Ministre, prononcée le 27 septembre 2012, il y a à peine plus d'un mois, sur France2, lors de l'émission "Des Paroles et des Actes" :
Comment les Français pourraient-ils encore croire dans la sincérité des hommes politiques, qui les représentent et qui devraient, une fois élus, appliquer les promesses sur lesquelles ils se sont engagés avant le scrutin et non se renier et faire exactement le contraire une fois au pouvoir ? Après de telles actions, quelle crédibilité peut-on encore accorder à ces personnages ? Que l'on vote à droite ou à gauche, voilà qui est profondément choquant et décevant.
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