Dans un article de la Nouvelle République de ce jour, on apprend qu'un sondage concernant le projet de LGV entre Limoges et Poitiers a été commandé par Réseau Ferré de France (RFF) à l'Ifop. cette enquête a été réalisée en janvier dernier, auprès de 1006 personnes, réparties sur huit départements : la Vienne, la Haute-Vienne, la Creuse, la Corrèze, la Dordogne, le Lot, l'Aveyron et le Cantal.
Deux questions se posent alors : pourquoi les résultats d'un tel sondage n'apparaissent que maintenant, près de quatre mois après l'enquête ? Et pourquoi ces huit départements ? Il est surprenant que, par exemple, l'Indre et le Cher n'aient pas été associés à cette enquête : Châteauroux n'est située qu'à 120 km de Limoges et la distance entre Limoges et Bourges est la même que celle entre Limoges et Aurillac dans le Cantal, département concerné par le sondage. Quoi qu'il en soit, 1006 personnes sur 8 départements, cela fait moins de 130 personnes dans les différents départements...
Et qu'apprend-on de ce sondage ? Que 80% des sondés seraient favorables à ce projet de LGV entre Poitiers et Limoges. Et d'après la Nouvelle République, l'heureux directeur régional de RFF se félicite de ce résultat en expliquant que le concurrent de ce projet reste l'autoroute A20 et la voiture. Heureux directeur, mais semble-t-il passablement incompétent, ce dernier ayant manifestement et probablement volontairement, oublié le projet présenté il y a quelques années de LGV entre Paris, Orléans, Limoges et Toulouse et plus récemment, celui allant de Paris à Clermont-Ferrand en passant peut-être par Vierzon. Et comme il n'est pas certain que le coût d'une LGV entre Limoges et Vierzon soit beaucoup plus excessif que le fameux barreau Limoges-Poitiers, il est préférable pour le directeur d'oublier ces autres projets...
Le Nouvelle République conclut alors en expliquant que dans l'Indre, beaucoup "vont se poser des questions". En fait, pas vraiment. Comme il semble ici que de ce sondage ressorte également une grande ignorance du projet de la part des sondés, on peut s'interroger oui... mais sur le résultat final du sondage. Par ailleurs, dans une logique d'aménagement du territoire, afin de ne laisser aucune région de côté, il est évident que tous les regards doivent se tourner vers la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse : c'est tout simplement une question de bon sens. Et si le doublement de l'axe Paris-Lyon doit se faire au départ de la gare d'Austerlitz, en direction de Vierzon et de Clermont-Ferrand, alors Châteauroux, Limoges et les villes situées plus au sud pourraient rattraper dans un premier temps la LGV à Vierzon, ce qui reste dans la logique de l'aménagement de notre territoire.
La LGV doit être considérée comme un outil au service du développement de tous les territoires et pas seulement de quelques régions qui seraient privilégiées. Par conséquent, pour l'Indre et pour Châteauroux, gardons notre détermination en continuant à dire Non à la LGV entre Poitiers et Limoges.
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