En mai dernier, le monde médiatique semblait s'être réveillé brutalement, au soir des élections européennes. "Séisme", "Le big-bang", "Le choc"... tels étaient les gros titres de ce lundi 26 mai 2014, après la victoire électorale du Front National. Et pourtant, ce résultat était prévu depuis plusieurs mois par les différents instituts de sondages. Cette victoire du FN n'était donc que la confirmation de ce que l'on nous annonçait depuis longtemps.
Et comme les hommes politiques au pouvoir ou dans l'opposition ont été incapables de répondre à l'insatisfaction grandissante chez les Français ou à proposer un projet alternatif, une espérance pour la France, les Français se sont tournés massivement vers l'abstention (57,5% des inscrits), et ont fait du FN avec 10,1% des inscrits, le premier parti de France lors de ces élections.
Et depuis ce triste 25 mai 2014, les responsables politiques français ont-ils pris la mesure de ces résultats ? Des décisions majeures ont-elles été arrêtées par le pouvoir pour montrer que le message des Français avait été entendu ? L'opposition prépare-t-elle une alternative crédible répondant aux attentes du peuple ?
Les réponses à ces interrogations tiennent en un seul mot : Non. Aucune modification de la politique menée par la majorité : le néant. Aucun projet et même l'absence de proposition de la part de l'opposition : le vide.
Pire, avec désormais une cote de confiance de 13% (du jamais vu dans l'histoire de la Vème République !), chacun peut se demander comment le Président François Hollande pourra rester à l'Élysée encore près de trois ans. Et avec une majorité qui sera vraisemblablement bien faible (on comptera les députés le 16 septembre prochain...), comment le Premier Ministre Manuel Valls pourra t-il gouverner ? Enfin, après le déballage des affaires, les dirigeants de l'UMP sont davantage enfermés dans des querelles d'égo pour la présidence du parti d'abord et pour la présidentielle ensuite que dans le travail constructif d'élaboration d'un projet crédible pour la France.
Dans ce contexte, le sondage Ifop pour Le Figaro, paru ce jour, n'est pas une surprise. Au 1er tour, la candidate du FN, Marine Le Pen arrive en tête avec un score entre 28% et 32% des suffrages, selon le candidat de l'UMP et face au Président sortant. Ce sondage est la confirmation d'un autre sondage Ifop paru dans Marianne en juillet dernier.
Ce qui est nouveau en revanche, c'est qu'au second tour pour la première fois, la candidate du FN remporterait la victoire avec 54%, face à l'un des quatre candidats testés : François Hollande. Elle serait par contre battue par tous les candidats de l'UMP. Pour l'instant.
Un chômage qui ne cesse de progresser, une crise économique dont le peuple ne voit pas la fin, des affaires toujours plus nombreuses, des partis politiques davantage préoccupés par leurs querelles intestines que par l'intérêt général... bref, un climat qui m'en rappelle un autre, dans des temps pourtant pas si éloignés à l'échelle de l'Histoire...
Le risque de voir Marine Le Pen élue Présidente de la République est donc réel. Il reste moins de trois ans à nos hommes politiques pour redresser la barre. Malheureusement, comment ne pas être pessimiste face à la médiocrité de ces responsables politiques nationaux de gauche et de droite davantage intéressés par leur avenir personnel que par celui de la France ?
Comment le Président François Hollande et son Premier Ministre Manuel Valls pourraient-ils incarner l'espoir pour les Français, après deux ans et demi d'inefficacité politique sur tous les tableaux ?
Et qui à l'UMP serait capable d'incarner une espérance forte pour les Français ? Le candidat qui fait jeu égal avec François Hollande au 1er tour et qui peut donc entraîner la victoire de Marine Le Pen au second ? Le candidat qui restera "droit dans ses bottes" et qui aura 72 ans en 2017 ? Ou le candidat dont on a déjà vu de quoi il était capable et qui englué dans de trop nombreuses affaires a déjà contribué à faire passer le FN de 10,4% (en 2007) à presque 18% (en 2012) ?
Face à ces enthousiasmantes perspectives, si d'autres personnalités comme François Bayrou ou Nicolas Dupont-Aignan ne sont pas en mesure d'atteindre le second tour, le pire est donc à craindre pour la France.
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