Quel triste spectacle donné hier par l'Union pour un Mouvement Populaire et par son président Nicolas Sarkozy ! Incapables de prendre une décision de bon sens pour le second tour de l'élection législative partielle dans la 4ème circonscription du Doubs opposant les candidats du Front National et du Parti Socialiste.
Nicolas Sarkozy a déclaré devant les députés de son parti qu'il souhaitait que l'UMP adopte une position contre le FN, mais sans consigne de vote... ajoutant qu'une "victoire du FN au niveau national n'est plus hypothétique" ! C'est déjà bien de s'en rendre compte. Mais est-ce au moment où la victoire d'un parti extrémiste en France est envisagée sérieusement qu'il faut que le principal parti d'opposition ne donne pas de consigne de vote pour l'élection d'un parlementaire ?
L'impression que l'UMP fait tout à l'envers. Quand la victoire du FN restait "hypothétique", les leaders de l'ex-RPR notamment du sud-est, pouvaient appeler à voter pour des candidats de gauche. Aujourd'hui que cette victoire "n'est plus hypothétique", ils ne veulent pas donner de consigne de vote... Une position renforcée hier soir par le bureau politique de l'UMP qui a opté pour cette désastreuse motion du "ni-ni" (ni FN, ni PS), désavouant au passage Nicolas Sarkozy, dont le texte a été mis en minorité sur cette question...
Une position "ni FN, ni PS" de confort pour l'UMP et ses responsables. Une décision qui ne témoigne pas d'un grand courage ! Comme l'écrit Robert Grossmann sur son blog : "Vous auriez vu de Gaulle proclamer ni ni ?" Car le vrai courage eut été pour l'UMP et ses responsables de rappeler qu'ils ne soutenaient évidemment pas toute la politique du PS, mais que compte-tenu de l'enjeu qui dépassait le cadre politique, il fallait se mobiliser concrètement contre le FN.
A cet égard, la position d'Alain Juppé appelant à voter pour le candidat socialiste, point de vue que j'ai également développé ici lundi, reste la plus raisonnable. Comment ne pas tout mettre en oeuvre pour barrer la route de l'Assemblée Nationale à une candidate FN qui n'a pas hésité à parler "d'évidentes inégalités des races", rappelant les heures les plus sombres de l'histoire de notre continent ?
Il ne s'agit donc pas ici d'un enjeu purement politique (la question n'est pas celle d'un soutien à la politique du gouvernement en votant PS), mais bien d'un enjeu qui devrait transcender les clivages autour des valeurs républicaines et humanistes que tous les responsables publiques devraient promouvoir. Malheureusement, même sur cette question de premier plan, l'UMP préfère faire le dos rond. Une position qui ne grandit pas la plupart de ses responsables !
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