Le préparation de l'Envolée des Livres de Châteauroux, dans ces derniers jours, est toujours une période intense et passionnante. Intense, car il y a beaucoup à faire en peu de temps, pour essayer de réussir cette manifestation littéraire ; et passionnante car c'est souvent dans ces moments que je découvre des auteurs et des ouvrages que je ne connaissais pas. Ce fut le cas de Caroline Vermalle, dont j'ai remarqué le premier livre, édité chez Calmann-Lévy : "L'avant-dernière chance".
Cet ouvrage qui a reçu le Prix Nouveau Talent 2009 avait retenu mon attention, à la lecture du résumé de la quatrième de couverture : "A Londres, lors du tournage d'une fiction pour la télévision, Adèle, une jeune stagiaire française, reçoit un texto totalement inattendu et absolument irréel : son grand-père, mort quelques jours auparavant, lui souhaite un joyeux anniversaire… Adèle se remémore alors les événements de ce dernier mois. Son papy, Georges, quatre-vingt-trois ans, les pieds plantés dans son potager, enraciné dans sa bonne vieille terre du Poitou, a subitement décidé de partir pour un tour de France avec son voisin et ami Charles, soixante-seize ans. Sa petite-fille a découvert leur projet et, inquiète pour la santé de son aïeul, lui a fait promettre de lui envoyer des nouvelles tous les jours par texto. Commence alors une drôle de correspondance, tendre et complice, entre le grand-père et sa petite-fille, qui ne se sont pas vus depuis dix ans. Ce beau récit, touchant et juste, mêle à la gouaille des dialogues l'émotion de sentiments qui peinent à se révéler."
Ce livre, dont j'ai eu le privilège qu'il me soit dédicacé, lors de l'Envolée des Livres, par la charmante et très sympathique Caroline Vermalle est tout simplement formidable. L'histoire est belle, les personnages attachants et l'auteur sait manier avec justesse, l'humour, la tendresse ou l'émotion au fil des pages de ses écrits.
Voici un extrait que j'ai particulièrement apprécié : "Les musées avaient toujours ennuyé Georges. Non pas qu'il ne s'intéressât pas à la culture ou à l'histoire. Doté d'une mémoire exceptionnelle, il possédait une culture générale assez remarquable. Mais il y avait quelque chose de profondément, fondamentalement soporifique dans ces musées. Traîner les pieds le long de couloirs mal éclairés, se coller le front sur les vitrines pour lire des étiquettes lilliputiennes l'ennuyaient au plus haut degré. La première chose qu'il fit, comme chaque fois, fut de s'asseoir sur un banc. Il y avait toujours des bancs dans les musées, et il y avait toujours des vieux dessus, comme des piafs sur des fils électriques. Il y avait aussi toujours des jeunes en grappes, qui traînaient leurs baskets et parlaient fort. Georges se mit à les observer. Il savait bien qu'ils trouvaient ça pathétique, ces jeunes morveux en visite de classe, qui n'y pigeaient d'ailleurs que dalle à la préhistoire, ces vieux sur ces bancs qui ne faisaient rien qu'attendre. Mais ce que les jeunes qui ricanaient ne savaient pas, c'est que ce vieux-là, avec sa polaire rouge, il réfléchissait à ce qu'il allait écrire dans le texto pour sa nouvelle meuf. Ah, ça leur en aurait bouché un coin ! Georges rigola tout seul sur son banc."
Un roman touchant, émouvant qui nous replonge parfois, dans notre propre histoire. Un récit méné avec beaucoup de talent qui, je l'espère, en appellera d'autres. Un livre que je vous recommande.
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