Suite à la victoire de Syriza lors des élections législatives grecques et à la formation du nouveau gouvernement d'Alexis Tsipras, le Président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker n'y va pas par quatre chemins, affirmant dans un entretien au Figaro daté du 29 janvier 2015, que "dire que tout va changer parce qu'il y a un nouveau gouvernement à Athènes, c'est prendre ses désirs pour des réalités". Les Grecs sont prévenus...
Mais ce qui est stupéfiant, c'est cette phrase qui a le mérite de mettre en lumière la vision "démocratique" de l'Union Européenne pour les responsables bruxellois :
"Il ne peut y avoir de choix démocratiques contre les traités européens".
En clair, les peuples des 28 pays membres de l'Union Européenne peuvent bien voter ce qu'ils veulent lors des élections. Peu importe pour Bruxelles, la politique européenne ne peut pas et ne doit pas changer. Quelle est alors la place de la démocratie dans l'Union Européenne ? Est-on entré dans une dictature qui ne porterait pas son nom ?
Les Français avaient déjà remarqué il y a quelques années, que leurs positions sur les questions européennes pouvaient être remises en cause par leurs propres représentants. Chacun a en mémoire la victoire massive du "non" au référendum de 2005 concernant le Traité Constitutionnel Européen et cette volonté populaire foulée aux pieds par les parlementaires, quelques mois plus tard, à la demande de Nicolas Sarkozy (le même qui souhaite aujourd'hui davantage de référendums en France...).
Ce non-respect des choix démocratiques était fin 2008 l'une des raisons de ma "rupture" avec l'UMP et avec ceux qui ont soutenu l'année dernière la candidature de Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission européenne. De telles déclarations viennent conforter mon choix passé et me font penser qu'il n'y a vraiment plus rien de gaulliste à l'UMP, pour continuer à soutenir de tels personnages.
Rien ne doit se trouver au-dessus de la volonté des peuples qui reste l'Autorité suprême. La démocratie, même si elle est un système politique imparfait, a au moins le mérite de satisfaire le plus grand nombre. Et aujourd'hui, le plus grand nombre s'est exprimé clairement en Grèce. Peut-on respecter la souveraineté des Grecs ? Mais il est vrai que l'ancien Premier Ministre du Luxembourg a toujours été plus à l'aise avec les paradis fiscaux qu'avec les "choix démocratiques"...
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