Il y a quelques jours, mon ami Le Faucon m'a invité, dans le cadre d'une chaîne à m'exprimer afin d'expliquer, selon moi, quel était le pire ministre du gouvernement actuel et qui en était le meilleur ? En ce jour de remaniement, j'ai le privilège de pouvoir ainsi évoquer à la fois le gouvernement qui n'est plus (Fillon II) et le nouveau gouvernement (en ne jugeant évidemment pas l'action des ministres), connu depuis quelques heures (Fillon III).
Concernant le précédent gouvernement (Fillon II), pour choisir le pire ministre, je ne peux que constater qu'il y avait plusieurs possibilités : parmi les Nadine Morano, Marie-Luce Penchard, Eric Woerth, Eric Besson ou Christine Lagarde, je placerais probablement la Secrétaire d'Etat chargée de la Famille et de la Solidarité, Nadine Morano comme la pire ministre du Gouvernement Fillon II. Arrogante, méprisante, je n'apprécie ni son attitude, ni la politique qu'elle a pu mener ou soutenir au sein de ce gouvernement.
Parmi les meilleurs, j'en cite deux : Jean-Louis Borloo et François Baroin. J'apprécie le second, Député-Maire de Troyes, qui est un chiraquien, notamment pour ses références gaullistes et parce qu'il n'hésite pas à s'exprimer sans langue de bois. J'apprécie le premier pour le travail effectué depuis 2002, autour de la rénovation urbaine et les efforts qui ont été les siens dans la mise en place du Grenelle de l'environnement. Ce n'était sans doute pas parfait, mais c'était déjà un début. Pour ces raisons, Jean-Louis Borloo était pour moi, le meilleur ministre du Gouvernement Fillon II.
Aujourd'hui, avec la nomination du Gouvernement Fillon III, après une interminable attente de plusieurs mois, je constate que le Chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy, et les médias ont fait beaucoup de bruit pour pas grand chose. Ainsi, le collaborateur Premier Ministre reste le même. Les principaux ministres du Gouvernement Fillon II restent au gouvernement, à l'exception notable de Bernard Kouchner, Eric Woerth, Hervé Morin, Rama Yade ou Jean-Louis Borloo. Le départ de ce dernier (mais avait-il un autre choix après sa non-nomination à Matignon ?) est d'ailleurs une mauvaise nouvelle. Mauvaise nouvelle pour la France, mais aussi pour le Chef de l'Etat qui élimine avec lui, presque tous les centristes du gouvernement. Est-ce que 18 mois seront suffisants pour que ces derniers se rassemblent, se structurent et présentent un candidat en 2012 ? Si tel est le cas, cela sera alors un véritable problème pour Nicolas Sarkozy.
Autre point négatif, le maintien de nombreux ministres dont je trouve qu'ils n'ont pas ou plus leur place au sein du gouvernement : Nadine Morano, Marie-Luce Penchard ou Eric Besson. Par ailleurs, les nominations de Frédéric Lefebvre ou de Xavier Bertrand, permettent d'enrichir la catégorie des "pires" ministres de ce nouveau gouvernement. Compte-tenu de son passé, je propose la palme de cette catégorie à Frédéric Lefebvre. Il ne fait aucun doute que ce personnage "méritait" de devenir membre d'un gouvernement...
Concernant les nominations que je pense positives, je note l'arrivée d'Alain Juppé. Bien que je ne sois pas un grand fan, j'espère qu'il gardera la même franchise qui a été la sienne par le passé. J'apprécie la promotion de Nathalie Kosciusko-Morizet, ainsi que celle de François Baroin. Je pense que c'est parmi ces deux derniers ministres, que je décernerais le titre de meilleur ministre de ce nouveau gouvernement.
Enfin, je suis partagé concernant la nomination de deux nouvelles ministres : Jeannette Bougrab et Marie-Anne Montchamp. Pour la première, je suis satisfait de sa nomination car elle est originaire de l'Indre. Mais comme elle venait de prendre les rênes de la HALDE (Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l'Egalité), depuis seulement quelques mois, j'estime qu'elle aurait mieux fait d'y rester. Pour la seconde, si j'ai pu apprécier le franc-parler de cette députée, porte-parole de République Solidaire, le club politique de Dominique de Villepin, j'avoue ne pas comprendre qu'elle ait pu accepter un portefeuille ministériel, alors qu'elle expliquait encore en juillet dernier être "déjà sur l'autre rive", défendant la constitution d'un groupe parlementaire villepiniste à l'Assemblée Nationale ! Pour terminer, comme de nombreux gaullistes, j'attends de voir, mais sans trop d'illusions, comment Michèle Alliot-Marie, portera la voix de la France, dans le cadre de ses nouvelles fonctions de Ministre des Affaires étrangères et européennes.
Au final, un nouveau gouvernement Fillon, voulu par Nicolas Sarkozy, sur lequel je fonde peu d'espoir pour redonner à la France la place qui doit être la sienne et aux Français, la perspective d'une vie meilleure. Mais je ne demande qu'à être agréablement surpris...
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