Les Français ont donc décidé de porter à la tête du pays, le candidat du Parti Socialiste, François Hollande. Cette élection, annoncée depuis six mois, n'est pas un triomphe. En obtenant 48,64% des votants et 51,63% des suffrages exprimés, François Hollande est le candidat le moins bien élu de l'histoire de la Vème République pour ce qui est des votants et il se classe avant-dernier pour ce qui est des suffrages exprimés, Valéry Giscard d'Estaing ayant obtenu 50,81% en 1974. On reste donc bien loin des scores évoqués par les instituts de sondage ces dernières semaines. Mais une victoire, qu'elle soit serrée ou plus large, reste une victoire. Félicitations donc au futur Chef de l'Etat. Et pour la France, je lui souhaite de réussir.
Malheureusement, je doute beaucoup que François Hollande puisse contribuer à sortir la France de l'impasse dans laquelle elle se trouve. J'ai déjà émis un certain nombre de réserves en expliquant pourquoi je ne pouvais voter pour le candidat du PS au second tour de l'élection présidentielle. Depuis hier soir, deux autres éléments contribuent à ne pas me redonner confiance sur l'avenir.
En premier lieu, dans le discours prononcé par François Hollande à Tulle, hier soir, le nouveau Chef de l'Etat a demandé à "être jugé sur deux engagements majeurs : la justice et la jeunesse", ajoutant : "Et quand au terme de mon mandat, je regarderai, à mon tour, ce que j'aurais fait pour mon pays, je ne me poserai que ces seules questions : est-ce que j'ai fait progresser la cause de l'égalité ? Et est-ce que j'ai permis à la nouvelle génération de prendre toute sa place au sein de la République ?" Si ses deux engagements forts de François Hollande, la justice et la jeunesse, sont importants et particulièrement aujourd'hui, je trouve que souhaiter être jugé sur ces seuls critères est extrêmement limitatif. Cela pose même la question de la réelle volonté (et de la capacité) du nouveau Président de la République de pouvoir agir dans les autres domaines. Compte-tenu de la situation économique et sociale de la France, ces propos ne sont pas rassurants.
En second lieu, j'ai été très étonné voire choqué, par le spectacle donné dimanche soir à la Bastille. Que les Français qui se réclament de la gauche et qui ont porté François Hollande à la tête de l'Etat souhaitent faire la fête, c'est bien légitime. Mais ce qui m'a choqué, ce sont les images de cette soirée. Où étaient les drapeaux de la France ? J'ai vu s'agiter des drapeaux d'autres pays, dont l'Algérie, la Tunisie, la Syrie (!)... mais pas beaucoup de drapeaux tricolores. J'ai trouvé cela assez désagréable au moment où une majorité célébrait la victoire du nouveau Président de la France. Voilà, à la fois un fait qui ne manquera pas d'agiter les extrémistes, et qui en même temps, pose question sur l'avenir et sur la volonté de François Hollande de renforcer la cohésion nationale au dépend du communautarisme.
Le septième Président de la Vème République prendra ses fonctions dans une semaine. Nous verrons comment il s'entoure et quelles seront ses premières mesures. Tout cela, parallèlement à un autre débat : celui des élections législatives qui se dérouleront dans tout juste un mois.
Photo 1 : Centre-France.
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