Deux membres du gouvernement viennent de démissionner : Alain Joyandet, Secrétaire d'Etat à la Coopération et à la Francophonie et Christian Blanc, Secrétaire d'Etat au Développement de la Région capitale. Deux démissions imposées semble-t-il par le Chef de l'Etat, qui ne souhaitait visiblement plus attendre le remaniement ministériel prévu à l'automne prochain.
Comment lui reprocher son impatience, à voir ces deux ministres, quitter le gouvernement ? Au contraire ces démissions et particulièrement celle de Christian Blanc n'avaient que trop tardé. En effet, comment tolérer que des cigares, payés 12000 euros pour la consommation personnelle d'un ministre, soient réglés par le contribuable français ? Comme le titrait Le Point, la semaine dernière, ce sont vraiment des "indécents".
Malheureusement pour la France, malheureusement pour la République, la liste de ceux qui devraient quitter le gouvernement, ne s'arrête pas à ces deux ministres. Comment garder au sein du gouvernement, Fadela Amara, Secrétaire d'Etat à la politique de la Ville, certes sympathique, mais qui n'hésite pas à héberger, aux frais du contribuable, des membres de sa famille, dans un logement de la République, de 120m², dans un beau quartier de la capitale ?
Comment conserver au sein du gouvernement, Brice Hortefeux, Ministre de l'Intérieur, qui alors que chacun pensait qu'en septembre dernier, il s'en était pris aux Auvergnats ; ce qui n'était d'ailleurs pas très compréhensible, étant lui-même un élu d'Auvergne ; est finalement condamné pour injure à caractère raciale, il y a quelques jours ? Au passage, ce dernier ne devrait plus être membre du gouvernement depuis longtemps, puisque candidat aux élections européennes de 2009, parmi les engagements de l'UMP pour ces élections, figurait celui que "les candidats de la Majorité présidentielle s'engagent à être présents au Parlement européen à Strasbourg et à Bruxelles", dès lors qu'ils étaient élus. Ce qui fut le cas de Brice Hortefeux. L'engagement ne fut donc pas respecté et Brice Hortefeux bénéficia d'une bien étrange dispense.
Enfin, sans m'étendre davantage sur certaines personnalités du gouvernement, dont la présence en son sein est au mieux surprenante, au pire contestable, comment conserver au sein du gouvernement, Eric Woerth, Ministre du Travail, de la Solidarité et de la Fonction Publique ? Il ne se passe plus une journée, sans que le soupçon, le doute ou la suspicion ne viennent accabler un peu plus le ministre et son entourage. Comme le reconnaît son épouse, il y a clairement eu "conflit d'intérêt". Que ce soit dans le cadre de l'affaire Bettencourt où dès lors qu'il était lui-même, à la fois trésorier de l'UMP et Ministre du Budget. Il y a des fonctions que l'on ne peut pas cumuler et de tout cela, il y a des conséquences à tirer.
Comme je l'ai déjà écrit, la situation actuelle est très éloignée de la "République irréprochable" défendue par le candidat à l'élection présidentielle, devenu Chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy. Pire, la multiplication de ces affaires, dans un contexte de crise économique, difficilement vécu par de nombreux Français, porte gravement atteinte à la République. Souhaitons donc que ces deux départs en appellent d'autres, afin que l'ensemble du gouvernement de la France retrouve sérénité et probité.
Commenter cet article