Lundi soir, à l'Hôtel-de-Ville, se déroulait le Conseil Municipal de Châteauroux, consacré en grande partie au débat d'orientations budgétaires 2011. Pour commencer, Didier Fleuret, Maire-Adjoint chargé des Finances et des Affaires générales a présenté le contexte dans lequel se prépare ce budget, les priorités ainsi que les hypothèses de construction de ce budget primitif 2011.
Comme depuis plusieurs années, la majorité municipale se base sur quelques principes simples pour définir le budget de la nouvelle année : maîtriser les dépenses de fonctionnement ; garantir un niveau d'investissement élevé (près de 13 millions d'euros l'an prochain) et respecter un endettement contrôlé et stable, l'encours de la dette étant en baisse depuis deux ans. Enfin, afin de conforter les possibilités d'investissement de la Ville, les taux d'imposition subiront une augmentation de 2%. Ces investissements se traduiront par des opérations importantes comme la réfection de nombreuses voies, notamment la rue de Strasbourg, les aménagements des espaces publics du quartier Grands-Champs, la réorganisation de la place Monestier, le renforcement des réseaux d'eaux pluviales, la restructuration de l'école Jean-Moulin...
Ensuite, la parole a été donnée à l'assemblée municipale, afin de débattre de ces hypothèses. Kaltoum Benmansour (PS) a évoqué l'augmentation des tarifs des prestations municipales (en hausse de 0,97%) et particulièrement celle des tickets de cantine, expliquant que la majorité municipale "faisait payer la rigueur aux Castelroussins". Je précise que le tarif normal du ticket de cantine sera pour les élèves en hausse de 3 centimes (2,96 €), que le tarif A (réduit) sera en hausse de 2 centimes à 1,99 €, et qu'enfin, le tarif B (2ème tarif réduit), augmentera de 1 centime à 0,92 €. Si augmenter des tarifs déjà très faibles de 1 à 3 centimes, c'est faire "payer la rigueur aux Castelroussins", que dire des augmentations à deux chiffres subies par les habitants de Châteauroux ces dernières années et que l'on doit aux amis de Kaltoum Benmansour, qui siègent à la Région.
Evoquant les dépenses, André Bonhomme (PS) s'est interrogé sur la nécessité d'équiper Châteauroux avec la vidéosurveillance, pour un coût prévu l'an prochain de 190.000 euros : "Faut-il surveiller tous les Castelroussins ?" a-t-il demandé en séance. La vidéosurveillance a pourtant prouvé son efficacité à de nombreuses reprises au sein de notre Ville. Elle dissuade et permet souvent de résoudre des affaires. Personnellement, ça ne me derange pas d'être filmé quand je suis sur le domaine public. Il n'y a que ceux qui peuvent avoir quelque chose à se reprocher qui n'apprécient pas et qui refusent l'installation des caméras en ville !
Ensuite, André Bonhomme et Michel Fradet (PCF) ont regretté l'augmentation des impôts locaux de 2%. Pourtant, comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire, lors de certaines interventions passées, alors que la majorité municipale proposait une baisse des taux d'imposition de 2%, le 4 avril 2001, Michel Fradet n'avait pas hésité à s'exprimer clairement sur le sujet : "La baisse des impôts constitue, selon moi, un des dogmes libéraux les plus anti-sociaux et les plus sauvages de notre époque. [...] Derrière la démagogie de cette proposition de baisse uniforme des impôts, vous ne pouvez pas cacher, Monsieur le Maire, que vous orientez la politique municipale vers plus de libéralisme, c'est-à-dire, plus d'inégalités entre les couches sociales. C'est pourquoi les élus communistes ne voteront pas cette délibération de baisse uniforme des impôts, qui conduirait, pour les Castelroussins, à faire de Châteauroux une Ville moins sociale et moins solidaire." Et de terminer en ajoutant : "Vous faites, vous, le choix du libéralisme le plus extrême." Rien que ça. Augmentant les impôts, on pourrait s'attendre à ce que cette démarche satisfasse Michel Fradet. Il n'en est rien. Je ne vois là que de l'incohérence. Pour ma part, dans la mesure où je sais que cet effort supplémentaire sera utilisé efficacement pour améliorer le quotidien des Castelroussins, je suis favorable à cette légère augmentation. Mais je reste également persuadé qu'à l'avenir, il sera nécessaire d'être encore plus modéré, afin d'éviter d'accroître la pression fiscale à Châteauroux.
Enfin, pour terminer cette séance, le Maire de Châteauroux, Jean-François Mayet a évoqué un dernier point. La Ville se retrouve dans l'obligation de payer "le montant du capital du prêt de la SA Création Cent mille, garanti par la collectivité ainsi que les intérêts au taux légal à compter du jugement", soit la somme de 251.000 euros ! 251.000 euros pour un prêt passé, sans garantie, par la majorité précédente, à la fin des années 1990. Jean-François Mayet a parlé hier d'une "magistrale erreur de gestion" et il a totalement raison. Curieusement, à ce moment-là, pas une seule remarque de l'opposition municipale dont certains membres étaient élus à cette époque. Je me souviens encore de quelques commentaires lors de récents débats, certains parlant même de "gaspillage" de la part de la collectivité. Je constate une nouvelle fois, qu'en la matière, ils n'avaient pourtant aucune leçon à donner !
Au final, un débat qui confirme la justesse des orientations proposées par Didier Fleuret, qui n'a pas hésité à rappeler qu'avec en moyenne, 14 millions d'euros d'investissement tous les ans depuis 2002 à Châteauroux, ce qui est "exceptionnel" pour une ville de moins de 50.000 habitants, les élus agissent pour préparer l'avenir et développer notre Ville.
Commenter cet article