Un des ex-plus proches collaborateurs de la candidate du PS Ségolène Royal, hésite désormais à voter pour elle. En effet, dans une intervention, Eric Besson, qui a récemment démissionné de ses fonctions de sécrétaire national délégué à l'économie et à la fiscalité au sein du parti socialiste (et qui a été remplacé par un certain Michel Sapin, qui a un peu tendance à cumuler... non ?) s'exprime au grand jour sur la candidate de ce même parti.
Rappelant les propos de Ségolène Royal à son égard (la candidate du PS, se tournant vers des ouvrières de la Somme en leur demandant si elles connaissaient "Monsieur Besson"), Eric Besson explique qu'il "a trouvé ces propos désobligeants". Il affirme ensuite qu'il "n'adhère pas à la façon dont est conduite la campagne de Ségolène Royal". Parlant de "ratés", il dénonce "le rôle excessif et souvent nocif de "conseillers" dont la légitimité, la cohérence et le savoir-faire politique ne [lui] ont pas paru flagrants" (Penserait-il à Jack Lang ?) ; "l'absence [...] de mise en cohérence des [...] propositions de la campagne" et la "faible utilisation des experts proches du parti socialiste, qui sont pourtant nombreux [...]".
Enfin, à une question d'un journaliste lui demandant s'il votera pour Ségolène Royal, il hésite et conclut qu'il va "avoir le temps pour y réfléchir..." ! Il est quand même assez surprenant, que les personnes proches de Madame Royal, qui travaillent avec elle ou pour elle, presque au quotidien, finissent par se ranger face à elle, dans le camp de ses adversaires politiques. Car, c'est bien ce qui est entrain de se dérouler actuellement. Sur le même sujet, je vous invite à découvrir le livre d'Evelyne Pathouot, ancienne assistante parlementaire de la Député des Deux-Sèvres - "Ségolène Royal, ombre et lumière" aux Editions Michalon - qui semble assez évocateur.
Mais que le parti socialiste se rassure, le sacrifice d'Eric Besson n'aura pas été vain, puisqu'il a contribué directement, en insistant sur le fait qu'à gauche, "les trois hommes d'Etat les plus crédibles, Lionel Jospin, Dominique Strauss-Kahn et Laurent Fabius [n'étaient] pas – ou guère – sollicités", au retour auprès de la candidate du PS en difficulté, des éléphants de ce même parti.
Il n'en reste pas moins qu'Eric Besson est loin d'être le seul au sein du parti socialiste à douter de Ségolène Royal. Outre les passages du livre bloqué de Jack Lang déjà évoqués, la lecture des témoignages suivants la concernant est assez éclairant :
- Claude Allègre : "A vrai dire, les idées saugrenues que les Français découvrent chaque jour, j'en ai soupé. Un jour, elle déboule dans mon bureau avec un projet d'arrêté qu'elle voulait me faire signer. Il s'agissait d'interdire les strings au collège. Je lui ai dit que je ne voulais pas me couvrir de ridicule, elle est repartie vexée. Le lendemain, elle voulait suspendre le directeur des Arts et Métiers parce qu'il n'avait pas supprimé le bizutage, etc. Mais jamais ses idées ne concernaient la pédagogie, l'égalité des chances ou une réforme quelconque de fond. C'étaient toujours des gadgets d'autopromotion..." ou encore : Ségolène Royal n'est "capable n'y de gagner, n'y d'être Président de la République". Et même : "Elle ne travaille pas. Quand elle était avec moi au Ministère, elle ne contrôlait rien. Les nominations d'enseignants partaient dans tous les sens. Un jour, à cause d'elle, je me suis fait remonter les bretelles par Jospin et Strauss-Kahn. Avec ça, elle est intraitable pour le personnel. A son cabinet, ça valsait. Elle a changé trois fois de chauffeur. Après mon départ, elle est passée sous la coupe de Martine Aubry, qui se plaignait d'elle tout le temps."
- Alain Etchegoyen (ancien Conseiller de Claude Allègre au Ministère de l'Education Nationale) : A propos de ses relations avec Ségolène Royal : "une expérience qui restera parmi les deux ou trois plus décevantes et plus pénibles que j'ai faites dans ma vie politique". Il poursuit en évoquant une personne "parasitée par les questions d'image, qui l'obsèdent".
- André Laignel (Secrétaire général de l'Association des Maires de France, bien connu dans l'Indre...) : S'exprimant sur la proposition de la candidate du PS de créer des "jurys de citoyens", il a estimé que celle-ci se situait "dans la veine de l'antiparlementarisme le plus sommaire". Et d'ajouter : "Madame Royal fait reculer les frontières de la République".
- Claude Bartolone : Evoquant la réponse que Ségolène Royal a faite concernant l'entrée éventuelle de la Turquie dans l'Union Européenne - "Mon opinion est celle du peuple français" - il déclare "Avec un raisonnement comme cela, il y aurait encore la peine de mort, les innocents d'Outreau auraient été exécutés".
Des témoignages de personnes qui ont cotoyé la candidate du PS et qui ont le mérite de la clarté !
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