Alors que chacun peut être à juste titre, choqué par les bonus et autres stock-options que s'attribuent les dirigeants d'entreprises qui délocalisent, qui licencient ou qui ont reçu des aides publiques pour surmonter la crise, on apprend les chiffres à plusieurs zéros que vont touchés les Commissaires européens qui vont quitter la Commission Barroso en fin d'année. C'est l'occasion de se pencher sur les rémunérations de ces personnes qui de Bruxelles n'hésitent pas à exprimer leurs remontrances et cherchent à imposer leurs fameuses directives.
A leur entrée en fonctions, les commissaires perçoivent une indemnité d'installation égale à deux mois du traitement de base. Ce traitement de base s'élève depuis le 1er juillet 2008 à 19909,89 euros mensuel (22120,10 pour les Vice-Présidents et 24422,80 euros pour le Président). De plus, les commissaires reçoivent une indemnité de résidence égale à 15% de leur traitement de base et une indemnité mensuelle de représentation d'un montant de 607 euros (911,38 euros pour les Vice-Présidents et 1418,07 euros pour le Président).
Ce qui signifie que chaque commissaire perçoit chaque année 282040,48 euros, et le Président Barroso, 354051,48 euros. Mais il faut alller plus loin : avec de si faibles sommes perçues durant leur mandat de cinq ans, les membres de la Commission européenne ont besoin d'assurer leur vie d'après.
C'est pour cela qu'à leur départ, les membres de la Commission percevront une indemnité de réinstallation égale à un mois du traitement de base ; seront remboursés de leurs frais de voyage et de déménagement et surtout, percevront une indemnité mensuelle pendant 3 ans, d'un montant allant de 40% à 65% du traitement de base final selon la durée des fonctions, soit entre 7963,95 euros et 12941,43 euros pour un commissaire. Ce qui fait tout de même au bout des trois années : entre 290000 euros et 470000 euros ! (Non, il n'y a pas d'erreur...)
Mais il est tout de même précisé que cette indemnité est plafonnée. En effet, si l'ancien commissaire exerce une nouvelle activité rémunérée, le salaire qu'il perçoit, ajouté à l'indemnité ne devra pas dépasser la rémunération qu'il percevait en tant que membre de la Commission. Vous voilà rassuré ? Attendez la suite...
Par exemple, l'ancien commissaire européen au commerce, le britannique Peter Mandelson, qui a démissionné de son poste après avoir été nommé ministe dans le Gouvernement de Gordon Brown, continue de toucher une partie de son salaire de Bruxelles pour un montant de 80000 euros par an. En ajoutant son traitement de ministre (plus de 100000 euros par an, ce qui est une misère...), on peut raisonnablement penser que Monsieur Mandelson ne manque de rien avec l'équivalent d'un double salaire versé par l'Europe...
Et s'il n'était qu'un cas isolé... mais c'est la même chose pour le ministre italien Franco Frattini, ou pour le ministre chypriote Marcos Kyprianou qui ont eux aussi démissionné de la Commission européenne et qui continuent de bénéficier des généreuses indemnités de Bruxelles.
Bien évidemment, ces indemnités sont soumises à l'impôt. Mais il n'en reste pas moins que ces chiffres et les cumuls des rémunérations sont scandaleux. Alors avant d'appeler les entreprises à plus de modération, la Commission européenne ferait bien de revoir son propre fonctionnement et de se modérer elle-même. Franchement, vous l'aimez vraiment cette Europe-là ?
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