Les militants socialistes se sont donc exprimés et ont, par leurs votes, consacré la division au sein du Parti Socialiste. En effet, avec quatre motions qui se tiennent en moins de dix points, les socialistes n'ont pas réussi à faire un choix clair et à définir une orientation précise pour l'avenir du PS.
Pire que cela, ils ont fait le choix de placer en tête la motion défendue par l'ancienne candidate socialiste à l'élection présidentielle, Ségolène Royal, qui ne parvient cependant pas à réunir 30% des suffrages des militants. Si avec 25%, la motion de Martine Aubry s'en sort plutôt bien, le résultat de celle défendue par Bertrand Delanoé est décevant et consacre l'échec de la direction sortante, incarnée par le soutien de François Hollande au maire de Paris. Enfin, c'est un véritable succès pour Benoît Hamon, qui avec près de 20% des voix, n'en espérait pas tant.
S'il convient évidemment de respecter le choix des militants du PS, force est de constater qu'ils ont placé le Parti Socialiste dans une situation très délicate. En votant massivement pour des motions presque contradictoires, celle de Benoît Hamon qui incarne la gauche du PS et celle de Ségolène Royal, la plus à droite du PS, ils ont refusé de faire un choix. Les tractations vont donc être bien compliquées dans l'attente du Congrès de Reims, qui pourrait bien au final ressembler quelque peu au fameux Congrès de Rennes.
Comment vont-ils réussir pour faire cohabiter dans une même majorité des personnes qui se sont ouvertement critiquées durant cette campagne interne et des objectifs qui sont souvent bien différents suivant les motions, tout en tenant compte des résultats de la nuit passée ? Il faudra bien du courage et beaucoup de volonté pour arriver à la constitution d'une nouvelle majorité.
Et c'est désormais à Ségolène Royal et à ses amis, arrivés en tête, d'essayer de constituer cette nouvelle majorité. Mais avec qui peut-elle s'associer ? Une alliance avec Benoît Hamon serait un peu contre nature. Une alliance avec Martine Aubry semble bien difficile. Et avec Bertrand Delanoé, cela paraît encore plus compliqué.
Dès-lors, n'est-ce pas à l'éclatement du PS que nous sommes entrain d'assiter ? D'ailleurs, à la gauche du Parti Socialiste, le sénateur Jean-Luc Mélenchon et le député Marc Dolez ont déjà claqué la porte, avec l'intention de créer un nouveau parti politique. D'autres vont-ils suivre ? Cela se révèle tout à fait envisageable dans la perspective du Congrès de Reims qui aura lieu dans une semaine.
Personne ne semble favorable à une alliance avec Ségolène Royal. Et je le comprends ! A cet égard, la décision de placer devant, la motion défendue par la Présidente de la région Poitou-Charentes me surprend. Comment peut-on voter pour une ancienne candidate à l'élection présidentielle qui une fois la campagne terminée, parle "d'idiotie irréalisable" à l'égard de propositions qu'elle a défendues ? Comment peut-on accorder un quelconque soutien à une ancienne candidate à l'élection présidentielle dont la maladresse, pour ne pas dire la bêtise, n'a d'égale que l'incompétence ? Mettre à la tête du PS, celle qui n'a d'autre objectif que d'être à nouveau candidate à l'élection présidentielle de 2012 me paraît incroyable.
Pourtant, tel est le verdict des urnes et comme je l'ai dit, il convient de le respecter. Mais il n'est désormais plus impossible que Ségolène Royal, la Sarah Palin du Parti Socialiste à bien des égards, prenne en main les destinées du Parti Socialiste. Encore faudra t-il qu'elle réussisse à mettre en oeuvre son credo, "Aimez-vous les uns les autres". A moins que...
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