Au premier jour de la présidence française de l'Union Européenne, voilà une décision qui va sans doute compliquer la tâche de ceux qui croient encore en l'avenir du Traité de Lisbonne. Après la victoire du "non" au referendum organisé en Irlande sur le Traité de Lisbonne, il y a quinze jours, c'est au tour de la Pologne de s'engager sur la voie du "non" à ce même traité.
En effet, aujourd'hui, le Président de la République de Pologne, Lech Kaczynski a estimé que la ratification du Traité de Lisbonne était devenue "inutile" après le vote irlandais. "Pour le moment, la question du traité est sans objet" a t-il déclaré, expliquant ainsi qu'il ne signera pas le Traité de Lisbonne.
Car en Pologne, même si le Parlement a ratifié le Traité de Lisbonne en avril dernier, selon la constitution polonaise, le traité doit être ensuite ratifié par le Président lui-même. Or, rien n'oblige le Président Kaczynski à apposer sa signature, pas même le vote favorable des parlementaires polonais.
Il semble donc, qu'après l'Irlande, le vent du refus de ce texte touche désormais l'Europe de l'Est, avec la Pologne aujourd'hui et peut-être bientôt la République Tchèque, dont le Président, Vaclav Klaus qui avait déjà expliqué le 13 juin dernier, suite au "no" irlandais, que le Traité de Lisbonne était "fini", a déclaré ce soir qu'il soutenait la position polonaise.
Et cela, sans parler de l'attitude de la Grande-Bretagne qui reste à clarifier. Il est donc plus que certain ce soir que le Traité de Lisbonne, que l'on a voulu imposer aux peuples européens est mort. Il n'existe plus. Alors, plutôt que de s'entêter à vouloir poursuivre un processus de ratification voué à l'échec, les dirigeants européens seraient mieux inspirés désormais de réfléchir à une nouvelle manière d'avancer ensemble, en élaborant un projet différent, résolument tourné vers les peuples de l'Europe. Encore faut-il en avoir la volonté...
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