Samedi dernier a donc eu lieu le débat télévisé entre Jean-François Mayet, Maire de Châteauroux et son adversaire Jean-Yves Gateaud. Personnellement, j'ai trouvé le Maire de Châteauroux particulièrement combatif, son challenger socialiste égal à lui-même et bien souvent méprisant. Si ce débat sur France 3 n'a rien apporté de véritablement nouveau, il a eu tout de même le mérite de soulever une inquiétude concernant un sujet qui importe à tous les Castelroussins : la fiscalité.
Et dans ce domaine, les propos de Jean-Yves Gateaud, n'ont pas été très rassurants, c'est le moins que l'on puisse dire. Peut-être ne l'aurez-vous pas remarqué, car c'est arrivé au détour d'une phrase prononcée par l'élu socialiste. En répondant à une question sur le financement des bus, Jean-Yves Gateaud a expliqué que pour financer les investissements, il s'agirait pour lui, s'il était élu, de "trouver des marges de manoeuvre fiscales".
Qu'est-ce que cela signifie ? Tout simplement que si Jean-Yves Gateaud souhaite, comme il le prétend..., poursuivre la politique audacieuse engagée par Jean-François Mayet concernant la gratuité des bus, il entend lui, adresser la facture aux Castelroussins en augmentant leurs impôts ! Et comme ce dossier est de la responsabilité de la Communauté d'Agglomération Castelroussine (CAC), je vois se dessiner la volonté de Jean-Yves Gateaud de créer un impôt communautaire...
Mais ce n'est pas tout. A cela s'ajoute un autre projet brûlant en matière financière du candidat Jean-Yves Gateaud ; dont on a bien senti qu'il n'était pas très à son aise en essayant de répondre à côté du sujet ; projet qui consiste à vouloir reprendre l'eau en gestion directe. Au passage, chacun aura noté la logique de la politique menée par l'ancien maire... Car c'est lui même qui après avoir signé au début des années 90 un contrat avec la Lyonnaise pour une durée de 25 ans, entend aujourd'hui casser ce même contrat et ainsi verser entre 14 et 18 millions d'euros à cette entreprise. Ce ne sera pas la seule dépense engagée avec ce projet, dans la mesure ou il faudra recruter du personnel compétent au sein de la CAC, ce qui alourdira les dépenses de fonctionnement de notre Communauté d'Agglomération. Mais même sans parler de ce dernier point, la question de financer la reprise de la gestion directe de l'eau (14 à 18 millions d'euros !) n'est pas réglée ! Et à moins de se passer de plusieurs années d'investissement, je crains encore que la solution soit de faire exploser les impôts du contribuable castelroussin !
D'ailleurs, la Nouvelle République ne s'y est pas trompée, soulignant dans un article du 9 février dernier, que pendant la présentation de son projet, lors du "grand" meeting qui n'a pourtant réuni que 300 personnes d'après France Bleu Berry, Jean-Yves Gateaud s'était bien gardé de dire comment il prévoyait de financer ses mesures...
La réponse est évidemment toute trouvée : par l'impôt. Et il est vrai qu'en matière d'imposition du contribuable castelroussin, Jean-Yves Gateaud a toujours eu la main lourde à Châteauroux. Souvenez-vous des augmentations à répétition durant son mandat : 1989 : +5% ; 1990 : +2,2% ; 1991 : -3,9% (On se demande bien pourquoi on baisse les taux pour les réaugmenter l'année suivante...) ; 1992 : +2,7% ; 1993 : +3,8% ; 1994 : +3,6% ; 1995 : 0 (Pas de hausse, année électorale oblige...) et 1996 : +6,5%. Aucune augmentation après 1996, les élus de l'époque ayant dû estimer avoir suffisamment ponctionné leurs concitoyens !
A la lumière de ces chiffres, chacun aura compris quelle est la méthode Gateaud en matière fiscale : après toutes les élections, il relève les taux : +5% en 1989 et +6,5% en 1996. Si vous votez pour la liste Gateaud, vous savez ce qui vous attend en fin d'année...
Et fidèle à elle-même, en 2001, lors de la séance du Conseil Municipal du 4 avril, l'opposition castelroussine emmenée par Jean-Yves Gateaud s'est abstenue lors du vote concernant la baisse des taux d'imposition de 2% que la nouvelle Majorité soutenait. Michel Fradet, Conseiller Municipal et actuel colistier de Jean-Yves Gateaud, déclarait d'ailleurs : "La baisse des impôts constitue, selon moi, un des dogmes libéraux les plus anti-sociaux et les plus sauvages de notre époque", n'hésitant pas à rajouter que la Majorité faisait "le choix du libéralisme le plus extrême" ! Baisser la pression fiscale pour nos concitoyens, ne me semble pourtant pas être aussi durement vécu par les principaux intéressés ! Quoiqu'il en soit, baisser les taux après l'élection, Jean-Yves Gateaud n'y est pas habitué. C'est bien contraire à tous ces principes, le passé le prouve.
Et il est vrai que le bilan est simple : depuis 2001, la fiscalité est parfaitement maîtrisée avec une progression de 0,48% par an. Entre 1989 et 2001, sous Jean-Yves Gateaud, la progression annuelle était de 1,16%, soit plus de deux fois plus d'impôts que durant notre mandat et pendant 12 ans ! Voilà une réalité qui renforcée par les déclarations du candidat Jean-Yves Gateaud ne peut qu'inquiéter nombre de Castelroussins.
Enfin, pour conclure sur ce débat, je ne cache pas avoir particulièrement apprécié comme beaucoup, un lapsus (révélateur ?) de Jean-Yves Gateaud, qui voulant parler du "mandat de Monsieur Mayet", s'est laissé aller à l'expression "sous le premier mandat de Monsieur Mayet". Son voyant préféré lui aurait-il prédit que Jean-François Mayet allait effectuer un deuxième mandat ? Ou plus raisonnablement, serait-ce une reconnaissance anticipée d'un échec prochain ?
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