Comme c'était malheureusement prévisible, le Congrès, réuni ce jour en séance à Versailles, a ouvert la voie à la ratification du Traité de Lisbonne, signé le 13 décembre dernier. Sur les 893 Parlementaires (Députés et Sénateurs) présents, 741 se sont exprimés : 560 ont voté pour, 181 ont voté contre. Et 152 parlementaires (dont 142 socialistes) se sont déplacés pour... s'abstenir.
Ainsi, Députés et Sénateurs sont désormais "acteurs de l'Histoire", comme le souhaitait le Premier Ministre François Fillon en début de séance. En tout cas, le dernier espoir pour les Français d'obtenir un referendum afin de pouvoir légitimement ratifier ou non ce Traité de Lisbonne vient de s'effondrer. Et je suis certain que "l'Histoire" jugera.
Si la responsabilité du Président de la République est sur ce dossier, totale, celle de l'opposition parlementaire est considérable. Les parlementaires socialistes qui, en votant favorablement ou en s'abstenant lors de ce vote au Congrès, viennent de prendre la responsabilité finale de ne pas permettre aux Français de ratifier le Traité de Lisbonne par un referendum. Car les parlementaires socialistes pouvaient en votant contre cette révision, contraindre le Chef de l'Etat à organiser un referendum. Par ailleurs, ils ne faisaient ainsi que respecter la promesse de la candidate socialiste à l'élection présidentielle, Ségolène Royal qui souhaitait à nouveau consulter les Français. Rien n'y a fait.
Et ce soir, en découvrant le résultat du vote, je constate que le député de la 1ère circonscription de l'Indre, Michel Sapin, par ailleurs Président du Comité de soutien de la liste conduite par Jean-Yves Gateaud à Châteauroux, et pourtant très proche de Madame Royal s'est abstenu lors de ce vote pourtant capital. N'avait-il pas expliqué récemment, aux membres du Collectif indrien pour un nouveau referendum qu'il souhaitait voir le Traité de Lisbonne ratifié par un vote des Français ? A l'image du candidat à la Mairie de Châteauroux qu'il soutient, du discours aux actes, il y a un abîme !
Prochaine étape mercredi lors du Conseil des Ministres où le Traité de Lisbonne sera présenté, puis jeudi où il sera examiné, puis très probablement adopté à l'Assemblée Nationale, puis au Sénat. 2 ans et demi après le rejet massif du texte exprimé par les Français, nos représentants s'apprêtent donc à faire exactement le contraire du choix effectué par la volonté populaire. Qui osera désormais s'étonner, après une telle démonstration de déni de démocratie, de l'abstention de nos concitoyens lors des consultations électorales ?
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