Arnaud Clément - Les Carnets

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Les Bus gratuits à Châteauroux : il fallait oser !

Publié par Arnaud Clément sur 7 Février 2008, 22:30pm

Catégories : #Châteauroux36

undefined   C'était lors de la campagne des élections municipales de 2001, un engagement fort du candidat Jean-François Mayet et de ses colistiers que d'instaurer la gratuité des bus pour tous les utilisateurs des bus de la Ville de Châteauroux. Ce fut, dès la fin de cette année 2001, la volonté du nouveau Maire de Châteauroux et de la Majorité municipale, que de mener à bien cette révolution. Engagement pris, engagement tenu !

   Je parle bien de révolution car instaurer la gratuité des transports en commun dans une ville de près de 50000 habitants et à l'échelle d'une agglomération d'environ 75000 habitants, ce n'est pas une légère modification. Il faut oser ce changement. Jean-François Mayet et son équipe ont pris ce pari et le résultat est là !


   Plutôt qu'un long discours, voici les chiffres (Source : CAC)undefined   Alors que le nombre de voyages diminuait année après année, depuis l'instauration de la gratuité, ce chiffre est passé de 1,5 millions à près de 4 millions aujourd'hui, soit une augmentation de plus de 150% ! En 2001, l'objectif annoncé du Maire de Châteauroux et Président de la Communauté d'Agglomération Castelroussine (CAC), Jean-François Mayet était de doubler le nombre de voyages annuel, soit 3,2 millions. Bernard Régani alors Directeur de Châteauroux-Bus estimait pour sa part, qu'un objectif de deux millions de voyageurs était dans un premier temps plus "réaliste". Tous ces objectifs et toutes les estimations ont été dépassées. Les bus gratuits à Châteauroux, c'est une réalité et un succès incontestable !

   Plusieurs villes françaises et étrangères ont d'ailleurs contacté Châteauroux. Châteauroux a fait la une de la presse écrite, télévisuelle..., française et étrangère, et aussi sur internet. Lisez par exemple cette interview en date du 4 juillet 2006 de Jean-François Mayet, interview réalisée par un certain Thomas... Delavergne. Ca ne s'invente pas !

   Par ailleurs, cette gratuité des bus castelroussins s'inscrit comme une action forte en faveur de la protection de l'environnement, dans un contexte nécessaire de développement durable.

   Avec cette gratuité, les Elus ont procédé à la modernisation des dessertes (l'offre kilométrique a augmenté de près de 30% depuis 2001) et des bus. Ces derniers en avaient d'ailleurs bien besoin : voyez l'allure des bus en 2001 (à gauche) et ceux de 2007 (à droite) ! Là encore des investissements importants et nécessaires qui auraient dû être fait par le passé dans le confort, la sécurité et la protection de l'environnement.undefined
   Tout cela réalisé malgré les critiques et les freins de l'opposition castelroussine qui a tout mis en oeuvre au mieux, pour retarder l'instauration de la gratuité des bus en faveur des usagers ; au pire pour empêcher tout simplement la mise en place de la gratuité des bus à Châteauroux. Souvenez-vous, c'était en 2001 : 

   Acte 1 : Lors du vote le 12 octobre 2001 durant la séance du Conseil Communautaire, les Elus castelroussins de l'opposition se prononcent contre l'augmentation du versement transport de 0,55% à 0,60%, destinée à financer la gratuité des transports publics. Michel Arroyo déclare d'ailleurs : "Actuellement, seule la moitié des usagers paie et cela se passe très bien". En effet, quelle idée saugrenue que de vouloir la gratuité pour tous les usagers, quand on connaît les chiffres de la fréquentation : 1 ou 2 personnes par bus, c'est bien suffisant ! Si c'est ainsi que Michel Arroyo compte se faire élire Conseiller Général de Châteauroux-Centre, il risque d'être loin du compte le mois prochain !

   Acte 2 : Un mois plus tard, lors de la séance du Conseil Communautaire de novembre 2001, l'écologiste Jean Delavergne (un écologiste, c'est pourtant favorable au développement des transports en commun... en tout cas, je le croyais...), critiquant la mise en place de la gratuité, explique : "Je ne suis pas sûr du tout que la baisse de prix va provoquer un accroissement important de la demande" ! Raté. L'avenir ne lui donnera pas vraiment raison !

   Acte 3 : Lors de la même séance de novembre 2001, c'est Jean-Yves Gateaud, Conseiller Municipal socialiste (un socialiste, c'est pourtant favorable au développement des transports en commun... n'est ce pas une mesure sociale que la gratuité des bus ? Je le pensais aussi...) essaye de faire retarder puis annuler l'instauration de la gratuité, en mettant en cause la convention liant la CAC et la ST2C (Société des Transports en Commun Castelroussins). Il fera tout son possible, alors que la fréquentation des bus ne cessait de diminuer pour empêcher le nouveau Président de la CAC Jean-François Mayet de réussir son pari. Une requête auprès du tribunal administratif de Limoges sera même déposée, sans conséquence pour les usagers. Car l'essentiel reste bien, que les habitants ont pu dès le 22 décembre 2001 bénéficier de la gratuité des transports en commun sur le réseau de l'agglomération castelroussine.

   Aujourd'hui, comme j'ai pu le souligner ici, en pleine campagne électorale, le même Jean-Yves Gateaud, essayant de rattraper quelques éléments de cette belle réussite au vol, déclare dans la presse qu'il avait "fait la moitié du parcours" ! Comme je l'ai indiqué, c'est un mensonge éhonté, puisque même la gratuité pour certaines catégories de la population avait été mise en place, non pas durant les mandats de l'ancien maire de Châteauroux entre 1989 et 2001, et pas même quand il était Conseiller Municipal à partir de 1983 ! Les documents le prouvent, c'est en 1978 que cela a été établi sous Daniel Bernardet ! 
Alors, Jean-Yves Gateaud, si vous voulez essayer de "mieux vivre ensemble", il faudrait déjà commencer par éviter de vous attribuer la paternité de réalisations pour lesquelles vous n'êtes pour rien !

undefined   La gratuité des bus à Châteauroux pour tous les usagers, c'est Jean-François Mayet et son équipe qui l'ont réalisée ! C'est un grand succès et cela rend service à la population. L'objectif est donc largement atteint. Et comme il faut bien réagir à certaines rumeurs, je le rappelle : si les électeurs de Châteauroux, comme je l'espère, font de nouveau confiance à Jean-François Mayet et à son équipe le mois prochain, il n'est pas question que l'on supprime cette gratuité. Les bus gratuits à Châteauroux, on les a créés, ça marche et avec nous, ça continuera. Par contre, avec nos adversaires, comme beaucoup de Castelroussins, je ne suis sûr de rien... 

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R
Concernant le coussin berlinois, en tant que cycliste, je suis entièrement satisfait du dispositif qui ralentit les voitures et ménage mes lombaires. En tant qu'automobiliste, je trouve que ce n'est pas pire qu'un dos d'âne classique.La réduction d'une route de 2x2 voies à 2x1 voie permet d'écouler plus de trafic pour les raisons suivantes : la suppression des changements de file qui pénalisent la capacité et la réduction de la vitesse (en général 70 km/h de jure ou de facto à 2x2 voies) qui est alors plus proche de la vitesse qui permet d'écouler le plus de trafic (il me semble que c'est aux alentours de 40 km/h).Sur le terrain, on a le cours de 50 otages à Nantes qui écoulait 40000 voitures avant la construction du tramway (2x2 voies) et en écoule aujourd'hui 42000 (2x1 voie). C'est pas folichon en valeur absolue, mais pour dire qu'on a supprimé des files, c'est une belle performance.
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A
<br /> Voilà qui a tout de même tendance à défier la logique !<br /> <br /> <br />
R
Au sujet des coussinets berlinois, vous faites erreur, je vous invite à voir la définition : http://fr.wikipedia.org/wiki/Coussin_berlinois , c'est très différent de ce que vous aviez compris.Même si la politique foncière rigoureuse relève de la bonne gestion, elle n'est malheureusement pas pratiquée partout.Du reste, les obligations et les restrictions sont souvent une question de point de vue. A côté de chez moi, des automobilistes se plaignent du passage de 2x2 voies à 2x1 voie de la route (à tort d'ailleurs, car 2x1 voie permet paradoxalement d'écouler plus de trafic dans pas mal de cas), mais moi je considère que j'ai gagné une piste cyclable et un chemin plus direct à pieds.
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A
<br /> <br /> Je ne savais pas que ces coussinets berlinois s'appelaient ainsi, mais nous en avons à Châteauroux. Je ne suis d'ailleurs pas convaincu de l'efficacité de ce dispositif.<br /> <br /> Enfin, pouvez-vous me dire dans quels "cas", la réduction d'une route de 2x2 voies à 2x1 voie permet "d'écouler plus de trafic" ?<br /> <br /> Bon dimanche.<br /> <br /> <br /> <br />
R
Que les couloirs de bus ne soient pas faits pour Châteauroux, soit. J'aimerais aussi faire remarquer que vous simplifiez mes propos à l'extrême : je n'ai jamais dit qu'il fallait mettre des couloirs de bus dans toutes les rues parcourues par ceux-ci. D'ailleurs, ce n'est absolument pas le cas à Dieppe que je cite en exemple.De plus, cela ne met nullement hors jeu les autres choses dont je parle, car mon propos ne se résumait pas aux couloirs de bus, loin de là. D'autant plus qu'il s'agit de faire face, non à une élimination intentionnelle des autres modes de transport, car si les transports en commun ont fait l'objet d'une politique d'erradication (ex : subventions pour fermer les voies ferrées) dans les années 70 sauf à Paris, Lyon et Marseille, le vélo n'a jamais été combattu, en tout cas, je ne crois pas à la théorie du complot. Il a cependant été réduit à la portion congrue sous l'effet d'une politique qui ne le prenait pas en compte.Ce à quoi mes exemples correspondent, c'est tout simplement à un nouveau partage de la voirie, qui sera forcément défavorable à la voiture qui a été "gâtée". Mais dans les exemples que je cite, les voitures existent encore, surtout au pays de Mercedes, BMW, Porsche et Volkswagen.
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A
<br /> <br /> Je ne simplifie pas vos "propos à l'extrême" et je pense que le lecteur aura parfaitement compris à la lecture de votre commentaire que votre "propos ne se résumait pas aux couloirs<br /> de bus" ! Vous citez plusieurs "mesures des plus efficaces pour développer les modes doux", je me suis permis d'en reprendre une. <br /> <br /> J'aurais pu en citer une deuxième : quand vous évoquez "le dos d'âne étroit", qui si je comprends bien consiste en un rétrécissement à une seule voie d'une rue qui peut en contenir deux,<br /> je ne suis pas favorable à cet équipement. Pour en avoir en tête quelques exemples, je trouve cela inadapté et même dangereux.<br /> <br /> Pour le reste, cela relève de la bonne gestion que de mener une "politique foncière rigoureuse".<br /> <br /> J'ajoute pour terminer, que je préfère l'incitation à la parfaite obligation. Avec les bus gratuits, c'est ce qui a été mis en place à Châteauroux, avec le succès que l'on sait.<br /> <br /> <br /> <br />
R
Encore une fois, je ne dis pas que la gratuité ne marche pas, je dis juste que le nouvel usager gagné coûte cher, comparé à d'autres choses.Quant aux aménagements dont je parle, ils ne visent pas à diminuer de manière sensible voire totale la voiture en ville. Et ils sont en vigueur dans des villes comparables voire plus petites que Châteauroux, comme par exemple Germersheim (25000 habitants) où j'ai travaillé pendant 3 mois pour un grand fabriquant automobile.Ils visent au contraire à établir un partage de la voirie et de la ville qui n'élimine pas de facto les autres modes que la voiture. Quand les bus n'ont pas de bonnes conditions de circulation, ils ne sont absolument pas compétitifs et éliminés du catalogue modal des gens qui ont le choix (des petites villes se servent d'aillleurs de ce type d'aménagement, comme par exemple Dieppe et ses 40000 habitants). Quand on permet de faire des constructions éloignées de tout service, tout commerce, et impossible à desservir compétitivement à un coût raisonnable par les transports en commun, on élimine aussi les autres modes de déplacement. Quand les voitures circulent trop vite en ville, les gens n'osent pas se mettre au vélo, ce qui élimine ce mode de déplacement.Non seulement il n'est donc pas question d'éliminer la voiture, il est aussi question de ne pas éliminer les autres modes de transport!
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A
<br /> <br /> Mais il n'est pas question non plus "d'éliminer les autres modes de transport" ! Mais pour reprendre une de vos préconisations, créer des couloirs de bus dans une ville comme Châteauroux<br /> reviendrait simplement à interdire l'accès à la voiture à tout le centre-ville. <br /> <br /> <br /> <br />
R
Il faudra trouver des arguments plus convaincants que "je suis persuadé que ça peut marcher" pour arriver à me faire changer d'avis.En plus, je ne dis même pas que ça marche pas, je dis juste que le coût peut devenir exorbitant. Ce qui a été possible à Châteauroux sans ruiner le contribuable, en raison de la faiblesse des recettes commerciales au commencement, n'est pas possible dans les mêmes conditions ailleurs.Un doublement (Cherbourg) voire un triplement (Montpellier, Strasbourg) du budget transport serait beaucoup plus douloureux pour le contribuable, fût-ce les entreprises dont la taxation se retrouve au final dans les rayons de nos magasins. Même si je ne suis pas fiscophobe comme Jean-François Copé qui compare la fiscalité écologique au goulag, cela correspond à ma vision de l'usage parcimonieux de la fiscalité (je ne dis cependant pas que vous n'en avez pas). En l'occurence, je pense qu'il n'est pas inutile de taxer les produits non-recyclables 90 centimes, car c'est une goutte d'eau au vu de l'augmentation du prix des matières premières qui nous attend, et ça a le mérite de s'occuper du problème sans attendre que nous soyions obligés de faire du plastique avec nos rognures d'ongle.En plus, les mesures les plus efficaces pour développer les modes doux coûtent parfois pas grand chose, en voici quelques exemples :* Les couloirs de bus, qui permettent d'augmenter les vitesses commerciales ainsi que les fréquences par ricochet, et permettent d'exploiter les lignes "à la luxembourgeoise", cet-à-dire avec à moyens et fréquence constante toute la journée évitant les mouvements vers et du dépôt le matin et l'après-midi coûtent le prix d'un pot de peinture, d'un agent de la DDE et des quelques litres de pastis nécessaires à son fonctionnement* La politique foncière rigoureuse, à la stuttgartoise, où il est "streng verboten" de construire a plus de 500m d'une station de U-Bahn, de S-Bahn, ou de ligne de bus lourde sauf à prolonger celle-ci à ses frais coûte le prix du papier et de l'encre destinés à imprimer la décision* Les coussinets berlinois : à ne pas confondre avec le tourniquet berlinois - instrument de torture - est un dos d'âne étroit qui permet de diminuer la vitesse des voitures sans infliger d'atroces souffrances - dignes du tourniquet berlinois - aux cyclistes sensibles du postérieur et ainsi à favoriser la circulation de ceux-ci* La rue nue : cela consiste à retirer tous les panneaux, en particulier dans les zones résidentielles, et à appliquer de manière généralisée la priorité à droite et la limitation à 30 km/h, cela favorise également la partage de la rue en faveur de la marche à pieds et du vélo, en tout cas, ça marche formidablement en Allemagne et aux Pays-Bas. Cela économise même de l'argent, puisqu'il n'y a plus besoin d'entretenir des panneaux.Et il y a encore plein d'autres choses que je n'ai pas évoquées, telles que les plan de déplacement d'entreprises. Cela met le coût du passager ou du cycliste gagné à un prix modique, et permet d'aller bien plus loin, là où la gratuité des transports représente un choix qui n'est pas anodin et engage une partie non négligeable d'un budget transport.
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A
<br /> <br /> Mais je ne cherche pas à vous convaincre ! Vous avez d'ailleurs, semble t-il des idées bien arrêtées sur le sujet et quand vous écrivez que "la gratuité est en fait intéressante dans les<br /> villes de moins de 30000 habitants", je vous réponds simplement que dans l'Indre, pour 75000 habitants, c'est tout aussi intéressant !<br /> <br /> Enfin, concernant les "modes doux" que vous abordez, ils m'apparaissent comme la volonté de diminuer de manière sensible la présence de la voiture en ville, voire de supprimer totalement<br /> ce moyen de transport en zone urbaine. Je n'y suis absolument pas favorable pour une ville comme Châteauroux. D'ailleurs, vos exemples (Berlin, Stuttgart...) sont des villes d'une taille bien<br /> différente de Châteauroux ou Cherbourg, avec certainement des problèmes de mobilité urbaine d'une toute autre ampleur, que ceux que nous pouvons rencontrer dans des villes comme la Préfecture de<br /> l'Indre.<br /> <br /> <br /> <br />

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