La Nouvelle République d'aujourd'hui consacre un article au candidat socialiste à la Mairie de Châteauroux, intitulé : "Jean-Yves Gateaud : un ancien maire à la tête d'une équipe rajeunie". Seulement trois colonnes, mais qui suffisent à mettre au jour un certain nombre de mensonges et de non-dits.
Pour répondre à la première question posée par le journaliste, ce dernier sous-entendant que l'ancien maire de Châteauroux n'est pas vraiment un homme neuf comme lors des élections de 1989, et cela à juste titre dans la mesure où Monsieur Gateaud siège au sein du Conseil Municipal de Châteauroux depuis 25 ans, ce dernier donc revient sur sa défaite lors des élections municipales de 2001. Il ne reconnaît nullement un échec personnel dans la gestion qu'il a mené de la Ville de Châteauroux. Le contraire m'aurait d'ailleurs étonné. Il se contente simplement d'expliquer avoir été battu par "la vague bleue" et parce que la gauche ne se présentait pas unie au premier tour. Effectivement, la gauche était divisée puisque Michel Arroyo conduisait une liste. Ce dernier, est aujourd'hui candidat en 3ème position sur la liste de l'ancien maire de Châteauroux. Oubliées donc les critiques, les attaques personnelles dont Jean-Yves Gateaud a le secret, même contre son propre camp : chacun se souvient du fameux "limonadier de la rue de la Gare" adressé d'une manière tellement élégante à Michel Arroyo, qui avait osé se présenter contre lui.
La gauche "unie" en 2008 ?
Donc aujourd'hui, d'après l'ancien maire de Châteauroux, la gauche serait unie : "Aujourd'hui, l'union est dans notre camp". Il semble oublier que les Verts font toujours partie de ce "camp" qu'est la gauche. Et ces derniers ont pensé, semble t-il, qu'il était préférable de partir sans s'encombrer de l'ancien maire pour le premier tour des élections. Peut-être y a t-il un héritage un peu trop lourd à porter... Après les radicaux en 2001, ce sont les Verts en 2008 qui ne seront pas aux côtés de Jean-Yves Gateaud au premier tour de ces élections municipales. Voilà un formidable signal "d'union" à gauche !
Ensuite, pour compléter sa réponse, Jean-Yves Gateaud met en avant les 48 ans de moyenne d'âge de sa liste, la comparant évidemment à celle de Jean-François Mayet. Ce qu'il oublie de dire c'est qu'au sein de cette liste, la moyenne d'âge des dix derniers colistiers, qui par conséquent ne seront pas élus en mars prochain quoi qu'il arrive, est de 45,7 ans, ce qui fait singulièrement chuter la moyenne d'âge de l'ensemble de la liste. Alors que la moyenne d'âge des 10 derniers colistiers de la liste de Jean-François Mayet est de 61,7 ans, ce qui fait à l'inverse augmenter celle de l'ensemble de la liste. Mais puisque Jean-Yves Gateaud a décidé de céder au jeunisme, pourquoi pas. Cela explique sans doute l'éviction de sa liste de plusieurs personnalités de gauche et même de certains socialistes qui n'ont pourtant pas démérité par le passé pour le servir...
Encore des mensonges !
Dans la suite de l'interview on en revient à une mauvaise habitude qu'à prise Jean-Yves Gateaud depuis bien longtemps. Cette mauvaise habitude consiste à s'attribuer les mérites de réalisations pour lesquelles il n'est pour rien ! J'avais déjà entendu : "C'était dans les cartons quand vous êtes arrivés". Je découvre aujourd'hui : "le plan de rénovation urbaine que nous avions engagé" et plus loin concernant la gratuité des bus : "Nous avions fait la moitié du parcours." Véritablement stupéfiant de lire de tels propos qui ne sont que des mensonges !
Mensonge concernant le Programme National de Rénovation Urbaine (PNRU). Comment aurait-il pu "l'engager" avant mars 2001, dès lors que celui-ci a été créé et organisé par la loi du 1er août 2003 ?
Mensonge concernant la gratuité des bus. Faire que les bus soient gratuits à Châteauroux, c'était en effet dans le programme de Jean-François Mayet en 2001. Où était-ce inscrit dans le programme de Jean-Yves Gateaud la même année ? Où dans celui de 1995 ? Peut-être était-ce envisagé dès 1989 ? Peut-être même en avait-il eu l'idée dès 1983... La bêtise n'a décidément aucune limite ! Il est certain que jamais Jean-Yves Gateaud n'a souhaité instaurer la gratuité des bus à Châteauroux. S'il l'avait voulu, il avait douze ans pour le faire quand il était Maire de Châteauroux entre 1989 et 2001. Quand il dit "Nous avions fait la moitié du parcours", il devrait préciser de quelle moitié il s'agit : certainement celle qui consiste à tout mettre en oeuvre, comme ce fut le cas, pour que les bus gratuits ne voient jamais le jour dans notre Ville !
Ces mensonges à répétition sont scandaleux et ne peuvent que nuire au débat d'idées pourtant nécessaire dans cette campagne. Mais je l'ai déjà écrit, Jean-Yves Gateaud, comme toujours joue à son jeu préféré en campagne électorale : "Tous les coups sont permis" !
Néanmoins, je peux reconnaître un mérite à Jean-Yves Gateaud : il est bien informé. Car l'idée de financer le permis de conduire des jeunes en échange d'heures de travail pour la collectivité n'est pas nouvelle : depuis quelques semaines déjà, avec Jean-François Mayet et son équipe, nous réfléchissons à la mise en oeuvre d'une telle mesure à Châteauroux. Je suis par conséquent heureux de constater que ce projet soit partagé par Monsieur Gateaud.
Sacrée image...
Enfin, pour terminer je reviendrai sur les derniers mots de Jean-Yves Gateaud. Au journaliste qui lui explique qu'il a un problème d'image, Monsieur Gateaud répond : "Mon image, c'est celle de la dignité, de la compétence et de l'expérience." Qui a cette image de l'ancien maire ? Ses proches ? Ses amis socialistes ? Ou ses colistiers ?
"La dignité" ? Celle des attaques face à ses amis ("limonadier de la rue de la Gare" pour Michel Arroyo) ou face à ses adversaires, élus de la Ville ("Pétainistes").
"La compétence" ? Celle qui consiste à détruire l'ERCL ? Ou celle qui promet le paradis aux ouvriers de la SEITA en sachant qu'ils vont avoir l'enfer ?
"L'expérience" ? Heureusement que Jean-Yves Gateaud en possède un minimum... Après avoir siégé au Conseil Municipal de Châteauroux pendant un quart de siècle...
J'aurai prochainement l'occasion de développer bien des points simplement évoqués dans cet article.
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