Trois jours n'ont pas été de trop pour essayer d'analyser les résultats du second tour des élections législatives qui s'est déroulé dimanche dernier. Ceux qui me lisent habituellement le savent, je n'ai pas l'habitude de nier l'évidence, ni d'utiliser la langue de bois. C'est la raison pour laquelle, j'ai nommé cet article : "Une Victoire amère".
Ces élections législatives sont en effet une victoire, dans la mesure où l'UMP, ce rassemblement auquel j'appartiens, a remporté une majorité de sièges et dispose de la majorité absolue au sein de l'Assemblée Nationale. C'est d'ailleurs la première fois depuis 1978 qu'une majorité se succède à elle-même. Cela démontre la volonté des Français de permettre au Président de la République d'avoir les moyens de mettre en oeuvre sa politique. C'est en fait la confirmation du second tour de l'élection présidentielle du 6 mai dernier.
Mais cette victoire électorale est loin de me satisfaire, notamment au niveau local.
Si dans la 3ème circonscription, il y a eu la confirmation de Jean-Paul Chanteguet, Maire socialiste du Blanc et si dans la deuxième circonscription, Nicolas Forissier a été une nouvelle fois légitimé par le suffrage universel (même s'il est à noter que son adversaire socialiste Madame Béchtel réalise un score plus élevé que celui du Maire d'Issoudun André Laignel en 2002), le bouleversement incontestable de ce scrutin est le résultat obtenu dans la première circonscription de l'Indre.
Jean-Yves Hugon avec une rare élégance a dès dimanche soir félicité son adversaire Michel Sapin pour son élection. En effet, avec seulement 374 voix d'avance, ce dernier a été élu député de l'Indre, alors qu'il accusait un retard de dix points au soir du premier tour. J'attribue ce renversement de situation à trois facteurs : une démobilisation des électeurs de droite qui ont certainement pensé que tout était joué : les sondeurs leurs promettaient un "tsunami bleu" ! Ensuite, la venue de Madame Royal, qui très électoralement a visité le quartier Saint-Jean : peut-être certains se demandent-ils encore pourquoi elle n'a pas visité le centre-ville - Mais il est vrai que le suppléant de Michel Sapin aurait peut-être eu du mal à lui expliquer la présence des totems place de la République... Enfin, il est indéniable que des influences nationales ont joué dans ce résultat : un certain nombre d'idées ont été lancées, sans aucune explication ; le parti socialiste a donc pu jouer sur un sentiment de peur auprès des électeurs.
Voilà, à mon avis le cocktail qui a fait basculer la 1ère circonscription de l'Indre et a permis au Président de la Région Centre, au Président de la Communauté de Communes du Pays d'Argenton, au Premier Adjoint au Maire d'Argenton-sur-Creuse, au Secrétaire national à l'économie et à la fiscalité au sein du parti socialiste, (c'est bien le même homme !) Michel Sapin d'ajouter une ligne supplémentaire à sa carte de visite. Je note d'ailleurs que notre nouveau député a de l'humour : préssenti pour occuper le poste de Président de la Commission des Finances à l'Assemblée Nationale, il déclare dans la Nouvelle République d'aujourd'hui que "si l'offre devenait officielle", il devrait répondre "négativement pour une question de disponibilité et d'emploi du temps". Et d'ajouter que "certains évoqueraient le cumul des fonctions !" Michel Sapin doit donc penser qu'en l'état actuel, il ne cumule pas...
J'ai fait campagne pour Jean-Yves Hugon qui a été un député à plein temps, courageux, à l'écoute de ses concitoyens. Je ne le regrette pas et je ne cache pas que je suis attristé par ce résultat, car je reste convaincu qu'il aurait pu être bien différent. Mais il faut accepter le jugement des électeurs, le seul qui vaille en la matière et donc je travaillerai, dans le cadre de mes fonctions, notamment au sein du Conseil Municipal d'Enfants de Châteauroux, avec Michel Sapin, dans le même esprit qu'avec Jean-Yves Hugon. C'est ce qu'attendent les Castelroussins et plus généralement les habitants de notre circonscription : que les Elus travaillent ensemble pour l'avenir de Châteauroux et de l'Indre.
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