Arnaud Clément - Les Carnets

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75ème anniversaire de la Victoire du 8 mai 1945

Publié par Arnaud Clément sur 8 Mai 2020, 16:36pm

Catégories : #Histoire, #Gaullisme, #Châteauroux36, #Actualité, #Éducation - Jeunesse

Une de La Marseillaise - Berry, Touraine, Marche du 10 mai 1945

Une de La Marseillaise - Berry, Touraine, Marche du 10 mai 1945

A Berlin le 9 mai 1945, la photo des Généraux Montgomery, Eisenhower, Joukov et de Lattre de Tassigny représentant les pays vainqueurs du nazisme

A Berlin le 9 mai 1945, la photo des Généraux Montgomery, Eisenhower, Joukov et de Lattre de Tassigny représentant les pays vainqueurs du nazisme

   Du 7 au 9 mai 1945, la Victoire des Alliés face au nazisme : voici le récit qu'en fait Charles de Gaulle dans le tome 3 de ses Mémoires de guerre, Le Salut (1944 - 1946) paru chez Plon en 1959 :

   "Celle-ci [la capitulation totale] est conclue le 7 mai à 2 heures du matin. Le feu doit cesser le lendemain à minuit. Comme l'acte est signé au quartier-général du commandant en chef occidental, il est entendu que, par symétrie, une ratification aura lieu, le 9 mai, au poste de commandement soviétique à Berlin.

   Je n'ai naturellement pas manqué de régler à l'avance, avec les alliés, la participation française à la signature de ces deux documents. Le texte, d'une extrême et terrible simplicité, ne soulève de notre part aucune objection. Mais il faut que la France, elle aussi, le prenne formellement à son compte. Je dois dire que les alliés nous le demandent eux-mêmes sans ambages. A Reims, comme on en a convenu, le général Bedel Smith, chef d'état-major du général Eisenhower, préside la cérémonie au nom du Commandant en chef et signe, d'abord, avec Jodl représentant de Dönitz. Ensuite, pour les Russes le général Sousloparov, pour les Français le général Sevez, sous-chef d'état-major de la Défense nationale - Juin étant à San Francisco - apposent leur signature. Quant à l'acte de Berlin, il va comporter une plus grande solennité. Non point qu'il ajoute quelque chose à celui de Reims. Mais les Soviets tiennent beaucoup à le mettre en relief. Pour y représenter la France, je désigne le général de Lattre.

   Celui-ci, reçu par les Russes avec tous les égards convenables, se heurte cependant à une objection protocolaire. Le maréchal Joukov étant le délégué du commandement soviétique et l'air-marshal britannique Tedder celui du commandement occidental, les Russes déclarent, qu'en principe, ils sont d'accord pour le général de Lattre soit, lui aussi, présent. Mais, comme les Américains ont envoyé le général Spaatz afin qu'il signe comme de Lattre, le sourcilleux M. Vychinski, accouru pour "conseiller" Joukov, observe que l'Américain fait double emploi avec Tedder et ne saurait participer. Le Français serait, dès lors, exclu. Avec adresse et fermeté, de Lattre prétend, au contraire, remplir bel et bien sa mission. L'incident est bientôt réglé. Le 9 mai, le général de Lattre prend place aux côtés des délégués militaires des grandes puissances alliées, sous une panoplie où le tricolore figure avec leurs drapeaux. A l'acte final de la capitulation allemande, le représentant de la France est signataire, comme ceux de la Russie, des États-Unis et de la Grande-Bretagne. Le feld-marschall Keitel, en s'écriant : "Quoi ? Les Français aussi !", souligne le tour de force qui aboutit, pour la France et pour son armée, à un pareil redressement.

   "La guerre est gagnée ! Voici la Victoire ! C'est la victoire des Nations unies et c'est la victoire de la France !..." J'en fais l'annonce, par la radio, le 8 mai à 3 heures de l'après-midi."

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