Depuis quelques jours, les Français sont entrés dans la phase du déconfinement et les élections municipales sont de nouveau un sujet d’actualité avec l’annonce vendredi dernier de la date du second tour du scrutin dans les villes concernées et l’élection des maires et adjoints dans les communes ayant élues les conseils municipaux dès le 1er tour.
J'adresse ici mes remerciements aux électeurs courageux qui se sont déplacés aux urnes le 15 mars dernier, mais je comprends totalement ceux qui ont fait le choix de la prudence en n'allant pas voter pour le 1er tour des élections municipales. Les conditions n'étaient pas favorables à une expression démocratique sereine des Français.
Dans de très nombreuses communes françaises, les taux d'abstention ont été supérieurs de 20 ou 30 points aux dernières élections municipales. De nombreux Français, particulièrement des personnes âgées, n'ont pas voulu prendre de risques pour leur santé et ont préféré rester chez eux. Non pas parce qu'ils ne voulaient pas voter. Mais parce qu'ils ne pouvaient pas voter, dans la mesure où quelques heures auparavant (la veille, le samedi 14 mars, le Premier Ministre annonçait la fermeture de "tous les lieux recevant du public"), les consignes de limiter les déplacements étaient largement diffusées par les plus hautes autorités de l'État. Le résultat de ces élections municipales ne peut donc être interprété que comme l'expression partielle de la volonté du peuple.
Ainsi, à Châteauroux, l’abstention est passée de 40,2% en 2014 à 61,6% en 2020 ! Cela aboutit à des résultats faussés dans de nombreuses communes françaises. Par exemple, à Châteauroux, la liste du maire sortant avec plus de 600 voix de moins qu'au second tour en 2014 est passée de 48,9% des suffrages exprimés il y a six ans à plus de 70% en 2020... Un score de dictateur obtenu grâce aux 22 points d'abstention supplémentaires.
Ce qui fait que la liste remportant l'élection castelroussine n'est élue que par 26,07% des électeurs inscrits ! Contrairement à ce que j'ai pu lire, il s'agit donc du maire le plus mal élu depuis au moins ces 60 dernières années dans la préfecture de l'Indre. Malheureusement pour la démocratie, dans les villes moyennes et les grandes villes françaises, ce cas n'est pas isolé et s'est répété.
Par ailleurs, si la campagne du 1er tour a pris fin pour l’ensemble des listes le vendredi 13 mars à minuit, l’action du maire de Châteauroux (pas du candidat…) dans le cadre de la prévention contre le COVID 19 a été relayée durant toute la journée du samedi, veille du scrutin...
Néanmoins, ce résultat à Châteauroux respecte la tradition voulue par les Castelroussins depuis 1947, qui consiste en la réélection du maire sortant pour un second mandat (J.F. Mayet en 2008 ; J.Y. Gateaud en 1995...). Il s'agit d'en prendre acte et pour notre ville, de souhaiter bonne chance aux nouveaux élus.
Pour ma part, compte-tenu des résultats du précédent mandat, ce sera évidemment sans grands espoirs pour notre territoire. Le temps de la campagne est terminé. Châteauroux conserve son maire avec ses talents de communicant, mais malheureusement avec la réalité incontestable de son premier mandat : 0 emploi à Ozans contrairement à ses promesses, Balsanéo toujours pas ouvert et un coût multiplié par deux, des tarifs municipaux à la hausse, des investissements en chute libre depuis 2014...
Espérons mieux pour Châteauroux et les Castelroussins durant ce second mandat... Gageons que cela ne devrait pas être trop difficile.
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