La ligne politique défendue par le rassemblement gaulliste Debout La France a toujours été claire : « Ni système, ni extrêmes ».
C’est dans ce cadre que j’ai accepté il y a un peu plus d’un an la mission de Secrétaire départemental de Debout La France dans le département de l’Indre.
C’est dans ce cadre que j’ai entrepris de développer ce parti politique en défendant ses idées et ses valeurs.
C’est toujours dans ce cadre qu’avec de nombreux sympathisants et militants de l’Indre, j’ai fait campagne pour défendre le projet de Nicolas Dupont-Aignan au 1er tour de l’élection présidentielle. Avec un certain succès, puisque ce dernier a obtenu près d’un point de plus dans l’Indre qu’au niveau national et de très bons résultats dans plusieurs communes du département dépassant souvent les 6% et allant jusqu’à 14%.
Vendredi 28 avril 2017, Nicolas Dupont-Aignan a, en quelques minutes, balayé la ligne politique de Debout La France « Ni système, ni extrêmes », réduit à néant les efforts des nombreux militants sincères qui, sur le terrain, ont défendu un beau projet pour la France au 1er tour de l’élection présidentielle et placé Debout La France jusqu’à ce jour gaulliste dans une situation de mouvement vassal de l’extrême-droite.
C’est son choix et celui de quelques conseillers nationaux présents vendredi dernier à Paris. Ce n’est en aucun cas celui des nombreux sympathisants, militants et responsables de Debout La France dont je fais partie.
Jamais je n’accepterai une alliance avec le Front National. J’avais d’ailleurs indiqué dès le soir du 1er tour de l’élection présidentielle que je ne voterai pas pour la candidate nationaliste le 7 mai prochain.
Ces derniers mois, jamais, que ce soit en public ou en réunion interne, Nicolas Dupont-Aignan n’a évoqué la possibilité de soutenir Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle. Jamais, un accord de gouvernement avec le Front National n’a été envisagé lors des différentes rencontres que j’ai pu avoir avec des cadres et le Président de Debout La France.
Durant la campagne du premier tour de l’élection présidentielle, Nicolas Dupont-Aignan a souvent évoqué le Front National en réponse aux questions posées par les médias : à chaque fois, il a dénoncé « les excès du Front National » ou mis en garde contre « le FN, une rupture dans le drame » : « On peut aimer la France, vouloir la défendre, vouloir plus de prospérité sans être Front National ». Combien de fois, le Président de Debout La France n’a-t-il pas fustigé à juste titre, « l’arrière boutique » du FN et de la candidate de ce parti ?
Dans ces conditions, je considère que ma mission au sein de Debout La France doit immédiatement prendre fin. C’est la raison pour laquelle, dès vendredi, je me suis placé en retrait de Debout La France et que dimanche soir, j'ai démissionné de mon poste de Secrétaire Départemental de l’Indre. J'ai également pris la décision de quitter Debout La France ne me reconnaissant plus dans sa nouvelle ligne politique.
Professeur d’Histoire, j’essaye de faire partager à mes élèves l’idée qu’il est important de connaître le passé pour comprendre le monde dans lequel ils évoluent. Cette connaissance de l’Histoire doit permettre d’éviter la répétition des erreurs du passé…
Le Gaullisme véritable à travers ses idées, ses valeurs, n’a jamais eu pour ambition de servir les idées du nationalisme. Qui imagine un seul instant le Général de Gaulle faire une alliance de gouvernement avec Jean-Louis Tixier-Vignancour ???
Et sans remonter aussi loin dans l’histoire de notre pays et du gaullisme, comment oublier combien Philippe Séguin (souvent mis en avant par Nicolas Dupont-Aignan) s’est battu contre l’extrême-droite et le Front National, notamment suite aux élections régionales de 1998 ? Même quand la situation politique était délicate, jamais l’ancien Président du Rassemblement Pour la République n’a transigé avec les valeurs essentielles qui constituent le fondement de notre nation : la liberté, l’égalité et la fraternité.
Face à la décomposition politique actuelle de notre pays, je ne peux qu’espérer que se lèveront prochainement des hommes et des femmes honnêtes dans leurs manières d’agir, sincères dans leurs convictions et ambitieux pour la France, capables de construire un rassemblement profondément républicain et porteur de cette « certaine idée de la France » permettant de proposer demain un avenir à notre pays et à nos enfants.
Commenter cet article