Aujourd'hui, se déroule en France la primaire de la droite et du centre, mais qui est surtout la primaire des Républicains, ex-UMP. Je ne répondrai pas présent à cette consultation du 1er tour. Et cela pour plusieurs raisons.
Comme je l'ai déjà écrit, je considère tout d'abord, que cette procédure n'est pas la meilleure pour préparer une élection majeure : l'élection présidentielle. Comme on l'entend encore parfois, l'élection présidentielle est sous la Vème République, la rencontre d'un homme avec les Français.
Si aujourd'hui primaire il y a, c'est uniquement parce qu'aucune personnalité au sein des Républicains ne fait l'unanimité et n'est en mesure de rassembler l'ensemble de la force politique à laquelle elle appartient. Les divisions et les combats internes de ces dernières années ont laissé de trop nombreuses traces.
L'élection présidentielle : la rencontre d'un homme avec les Français
Ensuite, dans la mesure où je ne suis pas membre de ce mouvement politique, je n'ai pas le devoir d'aller voter pour désigner le candidat de ce parti. Néanmoins, j'ai tout de même suivi la campagne de cette primaire.
Si je devais aller voter, je ne choisirais pas Nathalie Kosciusko-Morizet qui m'a donné le sentiment d'être candidate uniquement pour prendre rendez-vous pour l'avenir. Je ne choisirais pas Jean-François Copé dont le concept de la "droite décomplexée" semble davantage animé par une rancune personnelle contre Nicolas Sarkozy ou François Fillon, que par le souci de l'intérêt général. Je ne choisirais pas Bruno Le Maire dont j'ai trouvé durant les débats qu'il posait de bonnes questions, mais n'apportait pas souvent des réponses. Et un slogan "Le renouveau, c'est Bruno", cela reste un peu léger comme programme présidentiel. Je ne choisirais pas Jean-Frédéric Poisson avec lequel sur plusieurs points je suis en accord (l'Europe notamment) mais dont les déclarations vis-à-vis du Front National me heurtent.
Après, comment voter pour Nicolas Sarkozy ? Hier, après avoir expliqué qu'il quitterait la politique en cas de défaite en 2012, il n'a pas été capable de tenir son engagement. Aujourd'hui, englué dans les affaires judiciaires, il faudrait à nouveau faire confiance à celui dont l'essentiel du bilan de son mandat 2007 - 2012, s'assimile à un échec ? Il faudrait à nouveau faire confiance au candidat du système qui ne cesse de diviser les Français ? Non, et j'espère que ces derniers issus des Républicains ou non, réfléchiront à deux fois avant de voter pour ce personnage dont l'unique ambition est de retrouver un siège à l'Élysée, non pour la France, mais pour lui-même afin d'éviter les questions embarrassantes de la justice pendant les cinq prochaines années.
Le 8 mars 2012, Nicolas Sarkozy arrêtait la politique en cas de défaite : un mensonge supplémentaire !
Il est reconnu qu'Alain Juppé est à Bordeaux, un bon maire. Mais, un bon maire ne fait pas obligatoirement un excellent président. Il a le mérite d'avoir l'expérience et de ne pas être un candidat aussi clivant que Nicolas Sarkozy. Car la mission première d'un Président de la République est de rassembler les Français. Alain Juppé le pourrait. Mais, je n'oublie pas non plus l'expérience de 1995 - 1997 durant laquelle le Maire de Bordeaux était Premier Ministre. J'espère qu'il a appris de ses échecs et des difficultés de cette période.
François Fillon lors du deuxième débat de la Primaire le 3 novembre 2016
Si je devais me prononcer dans le cadre de cette primaire, après les trois débats, je voterais pour François Fillon. Il y a plusieurs années, c'était en novembre 1999, alors membre du Rassemblement Pour la République, j'étais le représentant dans le département de l'Indre, du candidat François Fillon à la présidence du RPR. Je lui reconnaissais alors sa proximité avec Philippe Séguin et son attachement aux valeurs gaullistes.
Depuis, il y a eu 2007 - 2012. Je n'ai pas bien compris pourquoi il n'avait pas démissionné face au traitement que Nicolas Sarkozy lui réservait et face à la politique qu'il défendait, souvent bien différente des idées gaullistes qu'il incarnait quelques années plus tôt. Evidemment, on ne peut imputer à un simple "collaborateur" l'échec de toute cette politique, mais il est difficile d'oublier cette période.
Néanmoins, dans le cadre de cette campagne, j'ai retrouvé le François Fillon de 1999. Un homme sage, engagé pour la France, défendant des valeurs, au-dessus des autres candidats. Et si je ne partage pas l'ensemble de son programme (en matière économique notamment), il est de tous les candidats de l'austérité de cette primaire 2016, celui dont je me sens le plus proche et dont je crois qu'il pourrait servir les intérêts de la France.
La véritable primaire pour la France, ce sera le premier tour de l'élection présidentielle qui se déroulera en avril 2017. Et le seul candidat qui mérite d'être soutenu, à qui on ne peut attribuer l'échec de la période 2007 - 2012, n'ayant jamais été Président, Premier Ministre ou Ministre durant cette période, le seul candidat porteur des plus grands espoirs pour la France, c'est Nicolas Dupont-Aignan.
Représentant Debout La France dans l'Indre, je ne voterai donc pas aujourd'hui à cette primaire. Et dimanche prochain, je tiendrai la même ligne de conduite sauf si l'un de ces candidats que je considère comme dangereux pour notre pays devait se retrouver au second tour de scrutin.
François Fillon arrivera-t-il en tête ce soir dans l'Indre, comme ce fut le cas en novembre 1999 (36,7% contre 33% pour M. Alliot-Marie, 26,6% pour J-P. Delevoye et 3,7% pour P. Devedjian) ? Quels seront les deux qualifiés pour le second tour ? Réponses dans quelques heures.
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